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L’écoute active : La méthode pour des relations épanouies et sincères.

L’écoute active est une compétence essentielle, souvent négligée dans nos échanges quotidiens. Au contraire de ce que l’on pense, la communication efficace repose bien plus sur l’écoute que sur la parole. Que ce soit dans le cadre personnel ou professionnel, savoir écouter activement permet de renforcer les relations interpersonnelles. Mais qu’est-ce que l’écoute active exactement ? Comment l’intégrer à vos interactions, et quels en sont les avantages ? Dans cet article, nous vous présentons 5 étapes simples pour maîtriser l’écoute active et améliorer vos relations de manière durable et authentique.

Qu’est-ce que l’écoute active ?

 

Il y a entendre et écouter.

La différence entre entendre et écouter est cruciale, surtout dans les relations personnelles.

Entendre est un acte passif : c’est simplement percevoir un son. Nos oreilles captent des bruits, des mots, mais sans qu’on y prête forcément attention.

Écouter, en revanche, est un acte actif : cela implique non seulement de percevoir les sons, mais aussi de prêter attention, de comprendre et d’interpréter ce qui est dit.

Imaginez cette scène qui pourrait avoir existé :

Vendredi dernier, ma princesse rentre et tient à me parler de sa journée d’école, et je suis sur mon PC en train d’écrire cet article, faisant semblant d’écouter, mais en réalité, j’« entends » seulement quelques mots par-ci, par-là. Elle me dit :

« Chéri, j’ai eu une journée exécrable. Trois élèves se sont battus pour un ballon à la sortie des cours et j’ai dû les séparer, faire le rang et puis j’ai dû justifier à chacun des trois parents pourquoi leur enfant avait été puni. Après je n’ai pas eu le courage de repasser faire les courses pour le souper. »

Moi, distrait, je réponds sans lever la tête de mon PC :

«Oh, génial, t’inquiète on ira au resto!»

Et là, mon épouse, exaspérée, me dit :

«Ah oui? En fait, tu en as rien à faire de ma journée! il n’y a que manger qui compte!»

Cette situation imaginaire illustre parfaitement la différence entre les deux verbes. Il y a ce que j’ai entendu, retenu et déduit. Mais en réalité, j’aurais dû prendre le temps d’écouter activement et comprendre le juste besoin de partager toutes les difficultés que mon épouse avait rencontrées pendant la journée. Et dans une relation, cela peut prêter à sourire une fois, mais sur le long terme nous mettre dans de beaux draps !

L’écoute active a été développée par un psychologue américain, Carl Rogers, un psychologue humaniste américain, dans les années 1950. Cependant, le concept a dépassé le cadre de l’entretien entre un psychologue et son patient pour devenir un véritable enjeu de communication au sein des organisations et en gestion de projet. Elle a été perfectionnée par d’autres spécialistes de la communication comme Thomas Gordon, qui l’a popularisée dans ses méthodes de résolution de conflits et de gestion des relations interpersonnelles. A l’inverse d’une écoute passive, où l’on entend simplement ce que l’autre dit, l’écoute active demande un engagement total. Cela signifie non seulement prêter attention aux mots, mais aussi à la signification, aux émotions sous-jacentes, et à l’intention de la personne qui parle.

Carl Rogers croyait que l’écoute active permettait de créer un environnement de confiance et de respect, où l’interlocuteur se sentait compris et entendu, ce qui favorisait l’ouverture et le développement de relations plus profondes.

L’écoute active, je le fais déjà, non ?

 

L’écoute active a sa place dans toute situation de face à face où l’une des parties veut exprimer son ressenti et l’autre l’écouter avec bienveillance le message.

Il s’agit donc, pour ce dernier, de créer un cadre assez rassurant pour que l’interlocuteur puisse s’exprimer pleinement et se sentir compris.

Avoir cette oreille complètement ouverte est une attitude qui n’est ni naturelle ni évidente. Quelques signaux vous indiquent que vous pouvez mieux faire, notamment si vos collègues vous disent : « tu n’as pas compris ce que je voulais dire », « j’ai l’impression de parler à un mur », « tes conseils ne s’appliquent pas à ma situation », « je t’en ai déjà touché un mot et rien n’a bougé », « arrête de me couper la parole», « laisse-moi finir ma pensée ».

L’écoute active n’est pas innée. Au contraire, elle est plutôt contre notre prédisposition à vouloir avoir le dernier mot. Mais, bonne nouvelle, cette aptitude à l’écoute bienveillante s’apprend !

Pourquoi s’ouvrir à l’écoute active ?

 

S’ouvrir à l’écoute active est un geste puissant pour améliorer la qualité de nos relations. Voici quelques avantages majeurs que l’écoute active peut apporter :

  1. Renforcer les liens: lorsque nous écoutons véritablement, les autres se sentent compris et valorisés. Cela renforce les relations, qu’il s’agisse d’amitiés, de relations familiales ou professionnelles.
  2. Diminuer les malentendus: en reformulant et en posant des questions, l’écoute active permet de clarifier les informations, évitant ainsi les malentendus et les conflits inutiles.
  3. Favoriser l’empathie: l’écoute active permet de se mettre à la place de l’autre, de mieux comprendre ses émotions, ses besoins et ses perspectives.
  4. Améliorer la résolution des conflits: en pratiquant l’écoute active, on permet à l’autre d’exprimer pleinement ses ressentis, facilitant ainsi la résolution des différends de manière constructive.
  5. Développer sa patience et son attention: l’écoute active demande de suspendre temporairement son propre jugement et ses pensées pour se concentrer entièrement sur l’autre. C’est une compétence qui peut améliorer toutes les facettes de la vie relationnelle.

Méthode en 5 étapes pour progresser rapidement dans l’écoute active

 

Maintenant que vous comprenez l’importance de l’écoute active, voyons comment la pratiquer au quotidien. Voici une méthode en 5 points, inspirée des travaux de Carl Rogers et Thomas Gordon, pour développer vos compétences d’écoute active et améliorer rapidement vos relations interpersonnelles.

  1. Soyons pleinement présent.

La première étape pour une écoute active efficace est d’être entièrement concentré sur l’interlocuteur. Trop souvent, nos pensées sont dispersées, nous anticipons notre réponse ou nous sommes distraits par des appareils électroniques. Cela nuit à la qualité de l’écoute.

Comment s’y prendre :

  • Mettez de côté toutes les distractions, éteignez votre téléphone ou placez-le hors de vue.
  • Maintenez un contact visuel pour montrer que vous êtes attentif.
  • Soyez mentalement disponible, sans jugements préconçus, et concentrez-vous uniquement sur ce que la personne dit.

Exemple :

Lorsque votre partenaire vous parle de son problème au travail, fermez votre ordinateur, tournez-vous vers lui ou elle, regardez dans les yeux et écoutez sans intervenir immédiatement.

2. Évitons d’interrompre.

L’une des erreurs les plus courantes dans la communication est de couper la parole. Nous avons souvent envie de réagir immédiatement ou de donner des conseils. Cependant, interrompre empêche l’autre d’exprimer pleinement ses pensées et sentiments, et peut donner l’impression que ce qu’il ou elle dit n’est pas important.

Comment s’y prendre :

  • Résistez à l’envie d’intervenir ou de donner votre avis avant que l’autre n’ait terminé de parler.
  • Attendez un moment après que la personne a fini de parler avant de répondre, cela montre que vous prenez le temps de réfléchir à ce qui a été dit.

Exemple :

Si un ami vous raconte une histoire difficile, ne vous précipitez pas pour donner une solution ou pour partager une expérience similaire. Laissez-le terminer, puis validez ses sentiments avant de répondre.

3. Reformulons ce que nous avez entendu.

L’une des techniques clés de l’écoute active est la reformulation. Elle permet de vérifier que vous avez bien compris ce que l’autre a dit et de montrer que vous êtes réellement à l’écoute. Reformuler ne signifie pas répéter mot pour mot, mais plutôt résumer ce que vous avez compris du message.

Comment s’y prendre :

  • Utilisez des phrases comme « Si je comprends bien, tu dis que… » ou « Ce que tu ressens, c’est… ».
  • Reformulez non seulement le contenu, mais aussi les émotions sous-jacentes.

Exemple :

Si votre collègue vous confie qu’il est frustré par un projet au travail, vous pouvez répondre : « Si je comprends bien, tu te sens frustré parce que tu as l’impression que tes efforts ne sont pas reconnus. C’est bien cela ? »

4. Posons des questions ouvertes.

Les questions ouvertes invitent l’interlocuteur à approfondir sa pensée et à développer ses idées. Elles sont essentielles pour encourager l’autre à s’exprimer davantage et pour montrer que vous êtes curieux de mieux comprendre son point de vue.

Comment s’y prendre :

  • Posez des questions qui commencent par « Comment», « Pourquoi » ou « Qu’est-ce que ».
  • Évitez les questions fermées qui appellent des réponses par « oui » ou « non ».

Exemple :

Si votre ami vous dit qu’il envisage de changer de travail, au lieu de demander « Tu n’aimes plus ton travail ? », posez une question ouverte comme « Qu’est-ce qui t’a poussé à envisager ce changement?»

5. Montrons des signes non verbaux d’écoute.

L’écoute active ne passe pas seulement par les mots. Votre langage corporel, votre posture et vos expressions faciales communiquent également à l’autre que vous êtes attentif et engagé.

Comment s’y prendre :

  • Hochez la tête pour montrer que vous suivez ce qui est dit.
  • Adoptez une posture ouverte, penchez-vous légèrement vers l’avant pour manifester votre intérêt.
  • Utilisez des expressions faciales appropriées pour refléter l’émotion de l’interlocuteur.

Exemple :

Lors d’une conversation où une personne partage une difficulté émotionnelle, une simple inclinaison de la tête ou un sourire empathique peut faire une grande différence en montrant que vous êtes présent et connecté à ce qu’elle ressent.

Les origines de la méthode de l’écoute active

Comme mentionné, Carl Rogers est souvent cité comme l’un des pionniers de l’écoute active. Rogers, avec son approche centrée sur la personne, a souligné l’importance de la compréhension empathique dans la relation thérapeutique. Il croyait que lorsque nous écoutons activement, nous aidons l’autre à explorer ses propres pensées et à trouver des solutions.

Thomas Gordon, un psychologue ayant travaillé avec Rogers, a contribué à populariser l’écoute active dans des contextes autres que la thérapie, notamment dans la gestion des conflits et l’éducation. Dans ses travaux, Gordon met l’accent sur l’importance de l’écoute active dans la résolution des conflits familiaux et interpersonnels.

Ce que l’écoute active peut apporter à vos relations.

 

Pratiquer l’écoute active transforme non seulement la qualité de vos conversations, mais également la profondeur de vos relations. Voici quelques façons dont l’écoute active peut améliorer vos relations interpersonnelles :

  1. Mieux comprendre les besoins des autres : l’écoute active vous permet de comprendre les besoins et les désirs profonds de vos interlocuteurs, même lorsqu’ils ne les expriment pas explicitement.
  2. Créer un environnement de confiance : lorsque les autres sentent qu’ils sont écoutés sans jugement ni interruption, ils se sentent en sécurité et sont plus enclins à partager leurs pensées les plus sincères.
  3. Améliorer la qualité des discussions : les conversations deviennent plus constructives et moins conflictuelles lorsque chacune des parties se sent entendue.
  4. Renforcer l’empathie : en vous mettant véritablement à la place de l’autre, vous développez une meilleure compréhension émotionnelle de ses expériences et pouvez offrir un soutien plus adapté.

Conclusion

 

L’écoute active est une compétence puissante, à la portée de tous, qui peut transformer la manière dont nous interagissons avec les autres. En pratiquant les cinq étapes décrites ci-dessus — être présent, éviter d’interrompre, reformuler, poser des questions ouvertes, et montrer des signes non verbaux — vous pourrez non seulement renforcer vos relations interpersonnelles, mais aussi améliorer vos compétences en communication. Que ce soit dans vos relations personnelles ou professionnelles, l’écoute active ouvre la voie à des échanges plus riches, plus profonds et plus authentiques. Alors, pourquoi ne pas commencer dès aujourd’hui à cultiver cette compétence essentielle à l’humain et à son besoin social ?

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