À l’approche de Noël, période de réflexion spirituelle pour beaucoup, il est intéressant d’explorer les différentes philosophies et croyances qui ont façonné l’histoire humaine. Le christianisme, fondé sur les enseignements de Jésus-Christ, a profondément influencé notre civilisation. En parallèle, le stoïcisme, une école de pensée philosophique gréco-romaine, a également laissé une empreinte durable sur la pensée occidentale. Cette convergence de deux courants, spirituel et philosophique, soulève une question intrigante : Jésus était-il un stoïcien ? Dans cet article, nous examinerons les similitudes et les différences entre le stoïcisme et les enseignements de Jésus, pour mieux comprendre la relation entre ces deux idéologies.
Le stoïcisme est une philosophie qui a émergé à Athènes au début du IIIe siècle avant J.-C. Fondée par Zénon de Kition, elle a rapidement gagné en popularité, notamment à Rome, où des figures comme Sénèque, Épictète et Marc Aurèle ont largement contribué à son développement. Le stoïcisme est une philosophie pratique qui se concentre sur la maîtrise de soi, la vertu, et l’acceptation des événements comme faisant partie de l’ordre naturel du monde.
Les stoïciens croyaient en l’existence d’un Logo, c’est un principe qui voit l’univers comme ne formant qu’un et qui relie le tout au tout. Selon eux, la vie vertueuse consiste à vivre en harmonie avec ce Logos, en acceptant les événements qui échappent à notre contrôle et en cherchant à développer des vertus comme la sagesse, le courage, la justice et la tempérance. Le courage, un pilier stoïcien pour affronter les défis du quotidien. – Nos états d’Am’s
Jésus de Nazareth, figure centrale du christianisme, a prêché un message de compassion, d’amour, et de pardon. Ses enseignements sont principalement consignés dans les Évangiles du Nouveau Testament. Pour Jésus, l’amour de Dieu et du prochain était au cœur de la vie morale. Il a mis l’accent sur l’humilité, la charité, et le pardon des péchés, exhortant ses disciples à aimer même leurs ennemis et à tourner l’autre joue en cas d’injustice.
Jésus a également insisté sur la foi en Dieu comme une force libératrice, capable de transcender les souffrances et les injustices de ce monde. Sa mort sur la croix et sa résurrection sont au cœur de la croyance chrétienne, symbolisant la victoire de l’amour divin sur le péché et la mort.
Comparaison entre le Stoïcisme et les Enseignements de Jésus.
Pour évaluer la question de savoir si Jésus était stoïcien, nous devons examiner les similitudes et les différences entre le stoïcisme et les enseignements qu’il a promulgués. Ces deux systèmes de pensée partagent des points communs, mais aussi des divergences fondamentales.
A. Points communs entre le stoïcisme et les enseignements de Jésus.
La maîtrise de soi et le détachement des désirs matériels.
Le stoïcisme enseigne que le bonheur réside dans la maîtrise de soi et le détachement des désirs matériels. Les stoïciens croient que les passions, comme la colère, la peur et l’envie, doivent être contrôlées pour atteindre un état de tranquillité intérieure. Jésus, dans le Sermon sur la Montagne, prône une attitude similaire en demandant à ses disciples de ne pas s’inquiéter des biens matériels : « Ne vous inquiétez donc point du lendemain ; car le lendemain aura soin de lui-même. À chaque jour suffit sa peine » (Matthieu 6:34).
Ce détachement des biens matériels est un point de convergence important entre les deux idéologies. Les stoïciens considèrent les possessions comme indifférentes, c’est-à-dire ni bonnes ni mauvaises, mais Jésus va plus loin en encourageant la charité et le don aux pauvres, considérant cela comme une expression de l’amour de Dieu.
L’Importance de la Vertu.
Les stoïciens croyaient que la vertu est le seul bien véritable et que tout le reste, y compris la richesse, la santé et même la vie, est secondaire. Jésus a également mis l’accent sur les vertus, telles que l’humilité, la charité, et la pureté du cœur. Par exemple, dans les Béatitudes, Jésus dit : « Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés » (Matthieu 5:6). Pour Jésus, la vertu est également une manifestation de l’amour de Dieu et du prochain.
L’Acceptation des Souffrances.
Les stoïciens enseignent que la souffrance fait partie de la condition humaine et doit être acceptée avec sérénité. Ils croient que nous ne pouvons pas contrôler les événements externes, mais seulement notre réaction à ces événements. Épictète, un célèbre stoïcien, disait : « Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais les jugements qu’ils portent sur ces choses. »
De même, Jésus a prêché l’acceptation des souffrances avec foi et patience. Il a exhorté ses disciples à porter leur croix et à le suivre (Matthieu 16:24), soulignant que la souffrance peut avoir un sens rédempteur. Son propre exemple, en acceptant la crucifixion, montre une attitude de soumission totale à la volonté divine, similaire à l’acceptation stoïcienne du destin.
Le Pardon et la Bienveillance.
Le pardon est au cœur des enseignements de Jésus. Il a exhorté ses disciples à pardonner à ceux qui les offensent, même jusqu’à « soixante-dix fois sept fois » (Matthieu 18:22). Cette attitude de pardon trouve un écho dans le stoïcisme, qui encourage également la bienveillance et le pardon des offenses. Marc Aurèle, dans ses Pensées pour moi-même (https://amzn.to/49MFkUJ), rappelle souvent l’importance de la bienveillance envers les autres, même lorsqu’ils se comportent mal.
B. Voyons maintenant les différences fondamentales entre le Stoïcisme et les Enseignements de Jésus
La Vision de Dieu et de la Providence.
Une des différences les plus marquées entre le stoïcisme et le christianisme réside dans leur vision de Dieu. Les stoïciens croyaient en un Logos, un principe rationnel qui imprègne l’univers, mais leur conception de Dieu était impersonnel et panthéiste, il y a de dieu dans toutes choses. Ils voyaient le Logos comme une force cosmique immanente, sans personnalité distincte.
En revanche, le christianisme, tel qu’enseigné par Jésus, se fonde sur la croyance en un Dieu personnel, aimant, et transcendant. Jésus parlait de Dieu comme d’un Père aimant, profondément concerné par le bien-être de ses enfants. Cette relation personnelle avec Dieu est absente du stoïcisme, où l’accent est mis sur la raison plutôt que sur la foi en une divinité bienveillante.
L’Amour du prochain.
Bien que le stoïcisme prône la bienveillance envers autrui, son approche est plus distante et rationnelle que celle du christianisme. Pour les stoïciens, la bienveillance est une vertu qui découle de la reconnaissance de notre nature commune en tant qu’êtres rationnels. Cependant, il n’y a pas dans le stoïcisme d’appel à l’amour inconditionnel tel qu’enseigné par Jésus.
Jésus a prêché un amour radical du prochain, y compris des ennemis : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et vous persécutent » (Matthieu 5:44). Cet amour inconditionnel est central dans le christianisme et distingue nettement les enseignements de Jésus de la philosophie stoïcienne.
La Rédemption et le Salut.
Le stoïcisme ne promet ni rédemption ni salut au-delà de cette vie. Pour les stoïciens, la mort est simplement un retour à la nature, sans espoir d’une vie après la mort. Leur objectif est de vivre en accord avec la nature et d’accepter la mort avec sérénité.
En revanche, le christianisme offre une promesse de salut et de vie éternelle à travers la foi en Jésus-Christ. Pour les chrétiens, la mort n’est pas la fin, mais le début d’une nouvelle vie en union avec Dieu. La résurrection de Jésus est le fondement de cette espérance, marquant une différence essentielle avec la perspective stoïcienne.
La grâce divine.
Un autre élément distinctif du christianisme est la notion de grâce divine. Selon Jésus, le salut et la vie vertueuse ne sont pas uniquement le résultat des efforts humains, mais aussi de la grâce de Dieu. Cette grâce est un don qui permet aux croyants de surmonter le péché et d’atteindre la sainteté.
Dans le stoïcisme, il n’y a pas de place pour la grâce divine ; tout repose sur la capacité de l’individu à vivre selon la raison et à cultiver les vertus. Cette autosuffisance stoïcienne contraste avec la dépendance chrétienne à l’égard de la grâce de Dieu pour le salut et la transformation intérieure.
C. Cherchons maintenant des convergences et divergences dans la pratique.
Les similitudes entre le stoïcisme et les enseignements de Jésus se manifestent également dans la pratique quotidienne. Les deux systèmes encouragent un mode de vie vertueux, une maîtrise de soi, et une attitude de bienveillance envers les autres. Cependant, les motivations sous-jacentes et les objectifs finaux diffèrent.
Pour un stoïcien, le but de la vie est de vivre en accord avec la nature et la raison, atteignant ainsi un état d’ataraxie (absence de trouble). Le stoïcien recherche la tranquillité intérieure en acceptant le destin tel qu’il se présente, en contrôlant ses passions, et en cultivant les vertus. C’est un chemin d’autodiscipline et de contrôle de soi.
Pour un chrétien, le but ultime est de vivre en union avec Dieu, guidé par l’amour divin et la grâce. Le chrétien cherche à imiter Jésus en pratiquant l’amour, le pardon, et l’humilité. C’est un chemin de foi, où la dépendance à Dieu et l’espérance en la vie éternelle jouent un rôle central.
Alors Jésus était-il stoïcien ?
Sur la base des analyses précédentes, il est clair que bien que les enseignements de Jésus et le stoïcisme partagent des points communs, ils sont fondamentalement différents dans leurs visions du monde et leurs objectifs ultimes. Jésus ne peut pas être qualifié de stoïcien, car ses enseignements sont profondément enracinés dans une foi en un Dieu personnel et aimant, qui dépasse les conceptions stoïciennes de la raison et du Logos.
Cependant, il est indéniable que certaines valeurs stoïciennes, telles que la maîtrise de soi, l’acceptation des souffrances, et l’importance de la vertu, trouvent un écho dans les paroles de Jésus. Ces parallèles peuvent être compris non pas comme une preuve d’influence directe, mais comme des exemples de la convergence de grandes vérités morales que différentes traditions ont découvertes indépendamment les unes des autres.
Et moi dans tout ça, pourquoi je choisis le stoïcisme pour guider ma vie ?
À chaque fois que revient Noël je me souviens d’une phrase que me disais ma maman quand adolescent, j’étais un beau rebelle espiègle : « Paix aux hommes de bonne volonté ».
Moi qui étais un « enfant de chœur, mais de cœur aussi » jusqu’au moins mes vingt ans ! J’étais attristé de l’attitude de celles que j’appelais les bigotes ! Oui, celles de Brel ! Ces commères qui venaient faire des révérences le dimanche à l’église et qui étaient le reste du temps en espionnage ou en guerre avec tout leur voisinage. J’étais outré de ces prêtes qui lors de l’homélie exhortaient les fidèles à adopter une attitude exemplaire alors qu’une fois leur office terminé, leurs agissements étaient tout autre. Ces pratiquants qui venaient prier pour leur salut, faire des offrandes opulentes afin de se faire pardonner en confession de leurs piteux agissements dominicaux !
Ça n’avait pas de sens pour le jeune utopiste que j’étais.
Je trouvais de plus en plus dérangeante l’image de ce dieu, cette représentation paternelle qu’on lui avait collée, lui qui pouvait pardonner nos mauvais agissements et décider de ce qu’il allait nous arriver. Je me sentais mal d’entretenir la peur, la crainte en ce dieu qui était amour, mais qui avait droit de vie et de mort sur chacun d’entre nous et qui me jugerait sur mes agissements terrestres au moment de ma mort. Alors plutôt que de rentrer dans les ordres, j’ai préféré croire en l’homme, au potentiel que chacun a en soi pour améliorer le monde.
OK, c’était une pensée illusoire et compliquée à maintenir dans le monde tel qu’il est. Mais après j’ai grandi et j’ai fini par murir à force de me prendre les coups qui ont altéré ma naïveté !
Même si j’ai gardé de l’adoration pour mes idoles de jeunesse : Marie ; Jésus, les archanges, les saints, les apôtres, tous sont des humains qui ont illuminé notre histoire et dont l’exemple de vie peut être inspirant ; je me suis éloigné de l’image de ce dieu paternel pour embraser celle d’un créateur, d’une entité lumineuse qui a conçu un univers pas à pas et qui sans cesse est en perpétuelle évolution. C’est cette énergie divine qui a façonné toutes choses en y mettant un peu de lui. La vie ! Pour le meilleur et pour le pire. Il y a de la vie dans toute chose et nous sommes la vie avec ses énergies spécifiques, positives et négatives.
Je suis intimement persuadé qu’un grand pouvoir nous donne de grandes responsabilités. En étant des êtres capables de penser, de réfléchir, nous avons la responsabilité de préserver la terre et tout ce qui vit en son sein.
Même si j’ai du divin en moi, comme tout être de la création, je ne suis que la minuscule particule d’un énorme puzzle cosmique toujours en évolution. Je suis au même rang qu’une abeille, un colibri, ou une fourmi, je dois collaborer au mieux à la continuité de la terre et au bien vivre entre tous les éléments qui la constituent.
C’est lors de ma formation de coach que la connexion s’est faite avec le stoïcisme et ce précepte que nous sommes les responsables de notre vie sur terre, nous sommes responsables de tous nos actes de toutes nos créations, bonnes ou mauvaises, chacune d’elles à une influence sur le monde aussi petit soient-elles.
Noël a-t-il perdu tout son sens depuis que je suis devenu stoïcien ?
Bien sûr que non ! c’est une période conviviale où j’aime me retrouver avec ma princesse et les enfants. Retrouver la famille et chacun de nos amis. Créer des moments suspendus où l’on va pouvoir se parler vrai. Faire l’inventaire de nos actions passées et faire le point afin de coordonner nos actions futures. Renaître et d’apporter un peu de lumière à nos nombreux projets.
Je vous souhaite une belle introspection, une belle renaissance. Je vous souhaite de trouver votre mission de vie et d’œuvrer à l’améliorer ce monde qui en a tant besoin.
« Paix aux hommes de bonnes volontés. »
Il est de notre devoir de rechercher ces hommes et d’œuvre ensemble à l’évolution de notre magnifique univers. Ensemble, on sera toujours plus fort ! Communiquer fera que l’on se reconnaîtra ! Se reconnaitre nous donnera l’envie de créer un espace de vie qui nous correspond ! C’est là que chacun trouvera sa place.
Mais là, commençons à nous concentrer sur ce qui dépend de nous ! Est-ce que vous restez sur votre pensée qu’il existe un Dieu le père qui est responsable de tout ce qui vous arrive, qu’il faut craindre et chérir pour accéder à un hypothétique paradis ? Ou admettez-vous que vous êtes le seul responsable de tout ce qu’il vous arrive de bien comme de mal et de viser à avoir une vie exemplaire en restant un homme de bonne volonté ! Moi le choix est fait j’embrasse la responsabilité de ma vie. C’est ce que propose le stoïcisme. Et vous de quel côté penchez-vous ?
Je vous souhaite un très joyeux Noël.