Avez-vous déjà ressenti comme il est difficile pour nous d’accepter le changement. Émotionnellement, c’est un processus compliqué. Il nous tourne vers la peur, le doute, l’angoisse. Il nous demande de sortir de notre zone de confort. Pour tout vous dire, notre cerveau n’aime vraiment pas ça et se met facilement en résistance.
Pourtant, changer est une obligation. Imagineriez-vous un arbre qui porte toujours les mêmes feuilles ? Une graine qui resterait graine. Une chenille qui ne voudrait pas devenir papillon. Un oiseau qui refuserait de s’envoler. Bref, un œuf qui voudrait rester un œuf ! Accepter le changement est une compétence importante pour progresser ou s’adapter aux différentes phases de la vie. Il est essentiel de se préparer à l’impermanence de toutes choses.
Notre vie est faite d’habitude et la routine nous apporte aisance et confiance. Naturellement, nous détestons sortir de notre zone de confort. Nous nous y sentons en sécurité. Nous savons à quoi nous attendre et comment gérer. Il est donc naturel d’avoir peur quand notre équilibre est menacé.
La peur est essentielle à notre survie et celles des animaux. Elle nous aide à prendre des décisions rapides en cas d’urgence et de risque imminent. Mais lorsqu’il s’agit de décisions quotidiennes ou de changements tels que l’obtention d’un diplôme, d’une séparation, d’un déménagement ou d’un changement de job, la peur ne nous apporte plus aucun avantage évolutif.
D’où vient dès lors la peur du changement ?
Il peut s’agir de mauvaises expériences de changement subies par le passé, d’un manque de confiance en soi et en ses propres capacités d’adaptation ou d’un manque de contrôle quand les choses changent. Nous ne savons pas non plus quelles compétences nous seront utiles le moment venu. Bref, les facteurs d’angoisse ne manquent pas. Sans compter certains troubles ou syndromes qui favorisent la peur du changement.
Si votre peur vous affecte particulièrement au quotidien, il est préférable de demander de l’aide à un thérapeute. En attendant, voici 6 conseils qui vous aideront à appréhender la peur du changement et même, à terme, la surmonter.
L’observation de la nature
Dans la nature, tout est changement, à commencer par les saisons qui se succèdent irrémédiablement. Mais d’une année à l’autre, rien n’est jamais au même moment, rien n’est jamais tout à fait pareil. Tout grandit, évolue, se multiplie, meurt.
Les animaux s’adaptent facilement à ces changements passant d’un pelage d’hiver au pelage d’été d’une couleur qui varie suivant les saisons.
Les arbres, eux aussi, irrémédiablement s’adaptent aux saisons. La montée de la sève au printemps, les bourgeons, les feuilles, les fruits, la chute. Qu’adviendrait-il à un arbre qui refuserait de se séparer de ses fruits ou qui voudrait garder l’abondance de la sève au retour de l’hiver ?
Nous devrions toujours nous rappeler cet enseignement ancestral que nous donne chaque jour la nature. Rien ne dure, tout est cycle. C’est à nous de nous adapter et vivre en harmonie avec elle et pas le contraire.
Évidemment pour les humains, le mode sapiens fait que c’est un peu différent et beaucoup plus compliqué pour nous.
L’acceptation que tout n’est pas contrôlable :
La peur du changement, peut-être aussi simplement la peur de ne plus savoir tout contrôler est un obstacle à l’acceptation d’un changement. C’est avant tout la peur des conséquences de la modification sur notre vie. Principalement parce que nous cherchons en permanence à vouloir tout contrôler.
En effet, on se dit : « C’est comme ça et pas autrement ! » « J’ai toujours pratiqué comme ça ! » « Ce n’est pas à moi de changer ! »
Or, la vie nous envoie chaque jour une multitude de nouvelles expériences. Elle est en mouvement constant ! Les personnes autour de nous, elles aussi, sont brassées dans ce tourbillon et participent à la ritournelle. Tout virevolte tellement vite ! J’en ai le tournis ! Nous aimerions tant tout figer. Et surtout de la façon qui nous plait le plus. Mais c’est impossible !
C’est pourquoi, pour se libérer de la peur du changement, il est essentiel de se libérer de notre tendance à vouloir tout contrôler.
Comme je vous l’expliquais, dans un article précédent sur les bases du stoïcisme, nous n’avons du contrôle que sur nous et sur rien d’extérieur à nous qui interfère dans notre vie. Nous ne contrôlons qu’une seule chose : nous-mêmes, autrement dit, notre vie intérieure.
Pourtant, lorsque le changement survient, nous nous accrochons à l’extérieur, comme si c’était nous, notre personne, notre identité.
Et si nous apprenions à nous détacher ?
La compréhension de la nécessité du changement :
Essayons de déchiffrer les raisons derrière un changement qui s’annonce. Plus nous comprenons les motivations, les objectifs de ce changement, plus il sera facile de l’accepter.
Trouvons des avantages positifs même si cela peut être difficile au début, cherchons les opportunités et les bénéfices que le changement pourrait apporter à notre existence, à notre niveau de vie, notre santé, notre stress et aux personnes autour de nous.
Établissons une liste des pour et contre qui pourrait aussi nous aider.
Posons-nous la question, « Qu’ai-je à perdre avec ce changement ? » « Y a-t-il des risques ? » « Quelles sont les menaces extérieures ? » « Quelles sont ces nouvelles règles auxquelles je devrai m’astreindre ? »
Examinons objectivement la nouvelle situation qui se présente à nous. Déterminons quelle est la meilleure réponse que nous puissions lui apporter. Nous pourrons ainsi rationaliser quelque peu notre peur, nous rassurer et avancer avec sérénité vers cette nouvelle situation.
La reconnaissance de nos réactions.
Il est normal de ressentir une gamme d’émotions face au changement, y compris la peur, l’anxiété, la tristesse ou la frustration. Reconnaissons ces émotions sans les juger, sans les refouler. Mais apprenons à comprendre les messages que notre inconscient nous envoie et surtout ne cultivons pas la panique face à la panique.
Les sentiments négatifs sont tout à fait normaux. Comme nous l’avons déjà expliqué, la peur est une émotion essentielle à la survie. Au lieu de les réprimer, examinez-les attentivement. Qu’est-ce qui nous fait la peur ? Que voulons-nous fuir ? Qui ? Qu’est-ce qui est inconfortable ? Qu’ai-je peur de perdre ? Si nous ne pouvons pas contrôler nos émotions, nous pouvons au moins apprendre à les gérer, les reconnaître, les apprivoiser.
Tentons de décrire concrètement nos pensées puis de les retranscrire en phrases positives : au lieu de « J’ai peur de ne jamais réussir », pensons « Que puis-je mettre en place pour avancer dans cette situation ? »
Fixons-nous des objectifs réalistes qui vont nous aider à nous adapter au changement de manière progressive. Avançons avec des petits pas plutôt que de viser des changements radicaux. L’essentiel est dans le mouvement. Agir est le premier pas vers le changement.
Ne plus ressasser et lâcher prise sur le changement.
Nous vivons énormément dans le passé et cela nourrit notre peur du changement. En effet, quand il survient, nous passons beaucoup de temps à penser au passé et à le rendre plus beau et plus heureux. On s’entend dire : « C’était mieux avant. »
Et si on arrêtait de ressasser pour lâcher prise sur le changement ?
Il est normal « d’avoir peur » du lendemain, parce qu’on ne le connait pas. Mais au lieu de nourrir notre peur, pourquoi ne pas lâcher prise ?
Se dire : « OK, j’ai peur du changement. Mais, je verrais bien ce que demain m’apportera. »
Puis, de continuer à agir du mieux possible dans le présent, dans notre vie.
En effet, ce n’est pas en suivant le cheminement douloureux et alarmiste de nos pensées que nous arriverons à vivre une existence heureuse et sereine.
Autrement dit, n’écoute pas tes pensées, concentre-toi sur ce que tu es en train de vivre, d’expérimenter, de ressentir et de faire en ce moment même.
Tes pensées ne changeront rien à demain, mais elles peuvent gâcher le moment présent. Détache-toi d’elles pour te libérer de la peur du changement.
Ne pas avoir peur du changement, mais croire en ses bienfaits !
La peur du changement existe, parce que nous partons du principe que tout changement est une mauvaise surprise.
En fait, nous pensons que c’est à nous de tout décider pour nous, autrement dit que si la vie vient mettre son grain de sel, c’est que ce n’est forcément pas bon pour nous.
Et si on croyait l’inverse ? Que dans tout changement il y a une opportunité incroyable d’évolution pour nous !
Et si on laissait la vie nous proposer de nouvelles options de vie, de nouvelles opportunités ?
La vie n’est pas toujours confortable, c’est certain, mais elle a la saveur que l’on veut lui donner. Elle est principalement le fruit de nos pensées. Si elles sont essentiellement tournées vers le négatif, est-il possible d’obtenir un résultat positif ? Autrement dit, si nous regardons la vie avec un mauvais œil, alors elle le sera. Mais si nous croyons qu’elle nous apporte de nouvelles opportunités, de nouvelles expériences, alors tout sera expérience et nouvelles occasions de nous améliorer. Et si on se laissait surprendre par la vie ?
Ou là ! je n’imaginais pas avoir tant de pensées à vous exprimer sur le sujet !
Qu’aimerais-je que vous reteniez de tout ça ?
La vie est un chemin, il n’y a qu’une seule ligne d’arrivée, et pourtant nous nous en inventons une quantité effroyable d’autres qui nous limite jour après jour.
Nous nous disons : « Ça y est, je suis arrivé. Je veux que plus rien ne bouge ! »
En observant la nature et tout ce qui est autour de nous, nous devons accueillir que cette réalité est impossible.
Il est impératif d’intégrer que tout est éphémère et qu’il faut profiter pleinement de chaque moment dans le présent et pas dans la nostalgie du passé. Que l’acceptation du changement est un processus graduel et individuel !
Nous devons être patient avec nous-même et nous permettre de ressentir et d’exprimer nos émotions. Qu’après avoir bien réfléchi, nous devons agir. L’action est le meilleur remède contre la peur du changement.
Enfin pour terminer, il y a cette petite phrase qui m’avait fait bien rire pendant ma formation.
« Rien n’est permanent, sauf le changement ! »
La phrase écrite par le philosophe grec Héraclite signifie que notre seule certitude dans la vie est que tout change.
Parfois, juste changer de point de vue ou d’adopter une nouvelle philosophie, comme celle du stoïcisme, pour replacer notre peur dans son contexte peut nous aider à la surmonter.
Nous changerons toujours, de manière constante.
Pensons à notre corps qui évolue à chaque seconde sans que nous nous en rendions compte.
Au lieu de vous laisser submerger par le changement, tentons de l’influencer grâce à nos aptitudes propres, notre façon d’être ouverte et constructive.
Notre angoisse disparaîtra comme par enchantement.
Le changement fait partie de la vie et nous faisons également partie de la vie.
À très vite pour la suite !