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Comprendre la philosophie stoïcienne : Développer la vertu … l’ancêtre du développement personnel ?

Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de stoïcisme et de pourquoi je me sens tellement proche des valeurs que cette philosophie incarne. Mais avant de partager avec vous l’un de ses piliers, je voudrais que nous nous mettions d’accord sur ce que n’est pas le stoïcisme. Souvent incompris, entouré de fausses idées en raison de préjugés ou de malentendus, le stoïcisme est bien plus qu’une philosophie, c’est une manière de vivre. Après cette mise au point, je me sentirai plus libre de détailler cette façon de penser qui a révolutionné ma vie et pourquoi développer la vertu stoïcienne, aujourd’hui, est si importante à mes yeux.

Donc commençons par quelques-unes des fausses idées que les personnes mal informées peuvent avoir sur le stoïcisme :

Le stoïcien est émotionniste : la fausse idée la plus répandue est que les stoïciens prônent la suppression des émotions ou l’élimination rigoureuse des sentiments. En réalité, les stoïciens reconnaissent que les émotions sont naturelles et font partie de l’expérience humaine, mais ils mettent l’accent sur le contrôle des émotions excessives et sur le développement d’une maîtrise de soi pour ne plus être dominés par agitation mentale qu’elles génèrent.

Le stoïcien est stoïque : une autre fausse croyance est d’imaginer que le stoïcisme préconise une indifférence totale aux événements extérieurs ou aux circonstances de la vie. En fait, les stoïciens valorisent la vertu et la recherche du bien moral, tout en adoptant une attitude de détachement vis-à-vis des choses sur lesquelles ils n’ont pas de contrôle direct, comme le succès, la richesse ou la renommée.

Le stoïcien est un résigné, un lâche : certains pensent à tort que le stoïcisme encourage la passivité ou le fatalisme face aux difficultés de l’existence. Pour dire vrai, le stoïcien invite à la réflexion, à la recherche de solutions devant les défis et l’action vertueuse, celle qui sera en équilibre avec soi, les autres, la nature tout en acceptant avec sérénité ce qui ne peut être changé.

Le stoïcien est froid et insensible : le stoïcisme est de temps en temps associé à une indifférence émotionnelle ou à une totale froideur envers les autres. C’est tout le contraire, les stoïciens mettent en valeur la bienveillance, la compassion et l’empathie à l’égard d’autrui, tout en maintenant un contrôle émotionnel pour intervenir de manière rationnelle et juste.

Le stoïcien refuse les plaisirs : on pense parfois à tort que les stoïciens recommandent l’ascétisme ou l’évitement des jouissances que la vie place sur notre chemin. Dans les faits, les stoïciens reconnaissent la valeur des bonheurs modérés et sains, mais ils mettent l’accent sur le détachement des désirs excessifs ou des passions qui peuvent nuire au bien-être et à l’équilibre mental.

Le stoïcisme est une philosophie uniquement pour les sages : une autre fausse idée est que le stoïcisme est une philosophie réservée aux personnes déjà vertueuses ou parfaites. Mais pas du tout, le stoïcisme est une philosophie pratique et accessible à tous, encourageant chacun à progresser vers la sagesse et la vertu à son propre rythme.

Le stoïcisme c’est ringard ce n’est pas pour les jeunes : c’est incroyable de s’apercevoir que cette philosophie renait de ses cendres dans notre monde en perte de spiritualité ! Les vidéos YouTube abondent sur le sujet, les livres se multiplient et les rééditions des auteurs anciens témoignent de l’engouement d’une partie de la jeune génération.

Comme vous le constatez, le stoïcisme est souvent mal interprété en raison de ces fausses idées. En réalité, le stoïcisme est une façon de vivre simple, profonde et pratique qui propose des outils précieux pour cultiver la sagesse, la résilience émotionnelle et la vertu dans notre quotidien, quels que soient le contexte ou les défis rencontrés.

Mais sur quoi doit-on se concentrer pour devenir un apprenti stoïcien ?

Le mot qui revient souvent, c’est développer la vertu. Mais qu’est-ce que la vertu ? 

Pour le stoïcien, la vertu occupe une place centrale dans sa philosophie et son éthique. La vertu est considérée comme le fondement du bien-être et de la sagesse, et elle est étroitement liée à la notion de vivre ensemble et en accord avec la nature.

Pour le stoïcien, la vertu (en grec ancien, aretê) se réfère à l’excellence morale ou à la qualité de l’âme qui permet à une personne de vivre en harmonie avec la raison universelle (la Logos) et la nature. La vertu est souvent décrite comme la capacité à agir de façon conforme à la raison et à la nature humaine.

Le stoïcien identifie quatre vertus cardinales qui représentent les piliers de la conduite morale :

La sagesse (Sophia ou Prudence) : Comprendre la nature de l’univers et agir conformément à cette compréhension.

Le courage (Andreia) : Agir avec détermination et résilience face aux défis et aux adversités.

La justice (Dikaiosunê) : Respecter les droits de tous et agir de manière équitable et honnête.

La maîtrise de soi (Sôphrosunê) : Contrôler ses désirs et émotions, et maintenir l’équilibre intérieur malgré les circonstances.

Pour le stoïcien, la vertu est considérée comme la seule chose intrinsèquement bonne et suffisante pour le bonheur. Cela signifie que même dans des situations difficiles ou désagréables, une personne vertueuse peut toujours vivre un quotidien épanouissant et satisfaisant en agissant selon la raison et la vertu.

Le stoïcien croit que la vertu est distincte des biens extérieurs tels que la richesse, la santé ou la renommée. Une personne vertueuse peut maintenir son intégrité morale et sa tranquillité intérieure indépendamment des circonstances extérieures.

Le stoïcien met l’accent sur la pratique quotidienne d’exercices spirituels pour cultiver la vertu :

 Cela comprend

L’examen de conscience (prosochê), le journaling est l’activité actuelle la plus utilisée par le stoïcien nouvelle vague, il comprend de faire sa propre analyse des événements de la journée et de les passer par les 4 filtres de la vertu.

  • De comprendre et accepter nos émotions du jour.
  • De s’évaluer en vue de s’améliorer.
  • D’élaborer des stratégies pour réagir autrement quand nous n’avons pas été au top !
  • De se donner des challenges pour modifier ce qui doit être changé…

Cet exercice journalier est un formidable tremplin pour notre future évolution, car il nous permet de devenir conscients de nous et de nous rendre responsables de notre destinée.

La méditation sur la mort (mémento muri).

C’est une pratique qui n’a rien de lugubre, bien au contraire, c’est une ode à la vie. Elle autorise de profiter beaucoup plus de l’instant présent en se souvenant que peut-être demain tout ça peut s’arrêter brutalement.

Avoir un objet ayant appartenu à nos grands-parents, d’un ami trdisparu trop tôt peut également nous aider à nous souvenir que nous aussi nous allons mourir.

Observer la nature et comprendre que tout est cycle et que tout n’est que passage !

Cet exercice ponctuel nous permet de prendre conscience de la chance que nous avons d’être entourés d’êtres qui sont importants à notre vie, d’être plus en gratitude pour les moments de partage que nous vivons, de tous ces bons moments que la vie nous offre et qui peut-être demain ne reviendront plus.

La contemplation des valeurs et des principes.

C’est prendre le temps de réfléchir sur les valeurs qui nous définissent le mieux. Si nous les honorons, si les autres les respectent, nous pourrons vivre avec plus d’harmonie.

Comment devons réagir quand elles sont bafouées ? C’est l’observation des informations qui alimentent nos journées, savoir si elles nous conviennent. Si oui, les appliquer à notre vie ! Prendre le temps d’évaluer l’impact qu’elles ont et ce qu’elles nous apportent. Si elles ne nous correspondent pas, pouvoir les supprimer et les remplacer par d’autres plus en adéquation avec qui nous sommes.

La mise en pratique de comportements vertueux dans la vie quotidienne.

Comme prendre des décisions cohérentes basées sur la raison et la logique. Éviter les jugements précipités et les opinions non fondées, affronter les difficultés sans se laisser abattre, défendre ses convictions et agir selon ses principes, même quand c’est difficile. Être intègre en toutes circonstances. Contrôler ses pulsions et éviter les excès.

En résumé, pour les stoïciens, la vertu est le fondement d’une vie équilibrée et remplie de sagesse. Développer les vertus cardinales permet à une personne de s’épanouir pleinement, de vivre en harmonie avec la nature, avec les autres et de trouver le bonheur intérieur indépendamment des circonstances externes. Je reviendrai très bientôt pour vous donner des exercices pratiques pour consolider chaque pilier de cette vertu. Je vous invite vraiment à cultiver chaque jour cette vertu et la faire grandir pour que sagesse, courage, justice et maîtrise de soi deviennent pour vous les incroyables valeurs de votre développement personnel.

À très vite pour la suite !

2 commentaires sur “Comprendre la philosophie stoïcienne : Développer la vertu … l’ancêtre du développement personnel ?”

  1. Merci pour cet article, je me rends compte que je ne connaissais le stoïcisme que de nom, voilà ma lanterne éclairée à présent !

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