Au quotidien, j’ai dans mon entourage des personnes qui subissent des relations difficiles avec un partenaire, un chef hiérarchique, un collègue, un parent, voire un enfant. Ces turbulences continuelles débouchent généralement sur des relations que l’on appelle toxique, car elles sont souvent à sens unique avec une personne qui persécute et une autre qui est en souffrance.
Nous avons tous à un moment donné de notre vie eus à faire à un individu qui consciemment ou inconsciemment a essayé de prendre l’ascendant sur nous que ce soit au travail ou dans notre vie privée. Il est de plus en plus courant que ce genre de relation s’installe dans nos vies et c’est bien là le problème, car quand l’occasionnel devient l’habituel, nous ne sommes plus dans une relation équilibrée. C’est souvent pour de mauvaises raisons qu’on les inflige, les accepte, les subit. Pourtant sur le long terme elles font des ravages sur notre estime de soi, sur notre morale et peuvent même nous conduire jusqu’à la dépression profonde. Voilà pourquoi je vais essayer dans un premier temps de vous faire reconnaître quand nous nous trouvons dans une situation qui demande de la vigilance et sans doute de l’aide pour vous dégager de cet univers anxiogène.
Reconnaître les signes d’une relation toxique est crucial pour prendre conscience des dynamiques nocives et pouvoir agir en conséquence pour préserver notre bien-être émotionnel. Voici quelques indices qui peuvent indiquer que nous vivons une relation toxique :
Quand notre partenaire cherche systématiquement à contrôler nos actions, nos choix ou nos décisions, et si nous nous sentons constamment surveillés ou manipulés, posons-nous des questions.
Dès que nous recevons des critiques fréquentes et dévalorisantes de la part de notre partenaire, de notre supérieur, d’un collègue qui remettent en question notre valeur personnelle et notre estime de soi, nous devons nous interroger.
À chaque fois que nous ressentons que l’on ne respecte pas nos limites, nos besoins ou nos opinions. Que nos sentiments ne sont pas pris en compte et nous nous sentez ignoré ou dévalorisé, nous subissons des humiliations des moqueries et des sarcasmes très régulièrement.
Si nous endurons des comportements agressifs, des menaces, des insultes ou des gestes violents, des hurlements, des menaces, des intimidations qui vont jusqu’à l’agression verbale ou physique, nous devons nous questionner.
Quand nous subissons la culpabilisation, le chantage affectif, la culture de la peur, la compétition malsaine, la négativité constante ou d’autres tactiques manipulatrices pour obtenir ce que l’on veut de nous, inquiétons-nous.
Lorsque notre partenaire nous isole de notre famille, de nos amis ou de nos activités sociales, créant ainsi une dépendance émotionnelle, alarmons-nous.
Dès l’instant où nous dépendons financièrement de notre partenaire, de notre patron, ou de toute autre personne et que cela crée un déséquilibre de pouvoir dans la relation. Que nous nous sentons obligés d’accepter des heures supplémentaires constantes sans aucune reconnaissance, des exigences déraisonnables et le non-respect de nos limites personnelles.
Quand notre partenaire ne nous soutient pas dans nos projets, nos rêves ou nos objectifs, et nous décourage de poursuivre ce qui nous tient à cœur.
Si la relation est caractérisée par un cycle continu de tensions, de disputes et de réconciliations, avec peu ou pas de résolution des problèmes sous-jacents.
À partir du moment où nous nous sentons souvent anxieux, déprimés, stressés ou effrayés en présence de notre partenaire ou au travail. Si nous ressentons des symptômes physiques réguliers liés au stress (maux de tête, trouble du sommeil…) qui nous empêchent de nous épanouir et de nous sentir bien, il est temps de s’inquiéter.
Si nous nous reconnaissons dans plusieurs de ses descriptions, je me dois de rappeler que certains de ces signes peuvent être présents de manière occasionnelle dans n’importe quelle relation. Ce sont leur fréquence, leur intensité et leur impact sur notre bien-être émotionnel qui déterminent s’ils indiquent une relation toxique. Mais si nous nous sentons malheureux ou piégés dans notre relation, dans notre travail, il peut être bénéfique de chercher du soutien auprès d’amis, de membres de notre famille ou de professionnels. Toutes ces personnes extérieures pourront nous aider à évaluer la situation et à prendre des décisions éclairées pour notre bien-être. Se libérer d’une relation toxique peut être un processus difficile, mais essentiel pour préserver notre bien-être émotionnel et notre santé mentale.
Voici quelques observations qui pourraient nous aider à nous libérer d’une relation toxique :
Reconnaissons les signes d’une relation toxique :
Soyons conscients des signes spécifiques qui nous indiquent que nous sommes dans une relation toxique, telle que la manipulation, la critique constante, les comportements contrôlants, les abus verbaux ou physiques, etc.
Admettons la réalité de la situation :
Acceptons que cette relation soit nocive pour nous. Ne culpabilisons pas face aux réactions inappropriées à notre égard en nous disant que c’est pour notre bien que nous avons certainement généré les comportements inadéquats par notre attitude…. Soyons conscient que peut importe comment nous agissons le problème est là et reste là. Reconnaissons simplement que nous méritons d’être respectés, aimés et traités avec dignité.
Établissons des limites claires :
Définissons des limites saines et exprimons-les autour de nous. Soyons fermes sur ce que nous sommes prêts à accepter et ce que nous ne tolérerons plus. C’est une étape importante, car sans limites claires les persécuteurs repousseront sans cesse la limite de notre acceptable.
Communiquons nos sentiments :
Exprimons honnêtement nos sentiments et nos besoins à la personne. Quand c’est possible, soyons directs sur les aspects de la relation qui nous dérangent et sur ce que nous ressentons. Mais souvent, nos revendications seront tantôt prises à la rigolade ou comme issue du monde des « Bisounours » ne nous donnant que l’envie de nous taire pour ne pas envenimer encore plus la situation.
Parlons à quelqu’un en qui nous avons confiance :
Partageons nos préoccupations avec un ami proche, un membre de notre famille ou un conseiller professionnel. Obtenir un soutien externe peut nous aider à clarifier nos pensées et à prendre des décisions. La routine fait que l’on ne se rend plus compte de la situation dans laquelle nous évoluons. Un regard extérieur et bienveillant peut être révélateur et nous sortir de notre torpeur.
Prenons du recul :
Prenons de la distance par rapport à la relation toxique. Cela peut signifier passer moins de temps avec la personne, prendre une pause ou rompre temporairement le contact. C’est parfois une solution qui permet de garder le lien quand on n’a pas vraiment le choix. C’est une décision difficile, car elle demande beaucoup d’intelligence émotionnelle et de maîtrise de soi et elle ressemblera souvent à un exercice de dressage pour animal sauvage !
Évaluons nos options :
Réfléchissons aux différentes options pour mettre fin à la relation, que ce soit une conversation directe, une thérapie de couple (si la relation est réparable), ou une rupture claire et définitive. Il n’y a pas un meilleur choix ! Tous seront douloureux dans l’instant et il faudra énormément de volonté pour nous libérer de l’étau dans lequel nous avons été maintenus. Souvent, cette étape peut provoquer le manque, la fragilité et être très déstabilisante. Imaginez-vous avoir vécu avec un boulet au pied pendant dix ans que se passera-t-il quand vous en serez libéré ? Quelle sera la sensation ? Quel sera le prix à payer pour cette libération ? Ne sera-t-il pas complètement déformé, cassé, brisé ? Ou pire, y laisserez-vous votre pied dans la libération ?
Préparons-nous à la séparation :
Si nous décidons de mettre fin à la relation, préparons-nous émotionnellement et pratiquement. Organisons un plan de sortie, évitons l’isolement total et assurons-nous d’avoir un soutien suffisant et ne sous-estimons pas de consulter un thérapeute si nécessaire.
Faisons preuve de compassion envers nous-mêmes :
Soyons doux avec vous-même pendant ce processus. La guérison prend du temps, alors donnons-nous la permission de ressentir nos émotions et de prendre soin de nous-mêmes. C’est une convalescence, un temps pour se reconstruire, car il y aura toujours des séquelles à soigner pour se libérer de cette relation toxique.
Soyons fermes dans notre décision :
Restons déterminés dans notre choix de nous libérer de la relation toxique. Ne laissons pas la culpabilité ou la manipulation pour nous faire revenir en arrière. Il y aura des phases de doute, mais restons fidèles au pourquoi nous avons eu l’urgence de sortir de la relation et à notre besoin de nous sentir NOUS en sécurité et respecté.
Conclusion :
Rappelez-vous que se libérer d’une relation toxique est un acte d’amour envers vous-même. Personne ne peut être contraint de rester prisonnier d’une situation qui ne lui convient plus. Le chemin peut être long et sinueux, jalonné de nombreux doutes, peurs et frustrations. Il est important de prioriser votre bien-être émotionnel et de faire confiance à votre instinct pour prendre les mesures nécessaires pour vous éloigner de ce qui ne vous convient plus, de ce qui nuit à votre équilibre. Ce n’est pas dans l’instant que vous ressentirez les effets bénéfiques de votre décision, mais sur la durée vous serez alors tellement fier de ce que vous avez accompli et de vous sentir enfin libre. Vous vous retrouverez avec une confiance en vous renforcée et une décision ferme de « plus jamais ça ! »
À très vite pour la suite.