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Comment distinguer ce qui dépend de nous : le guide complet pour reprendre le contrôle de notre vie.

Dans le monde souvent chaotique et imprévisible dans lequel nous vivons, le stoïcisme nous offre une boussole précieuse pour naviguer en terre inconnue. Un des principes fondamentaux du stoïcisme est la distinction entre ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous. Cette distinction, bien que simple en apparence, peut transformer notre manière de vivre, de penser et d’agir. En nous concentrant sur ce que nous pouvons contrôler et en lâchant prise sur ce qui est hors de notre portée, nous pouvons trouver une plus grande sérénité et satisfaction dans notre quotidien.

Explorons ensemble comment appliquer ce principe à notre quotidien tout en sachant que la vie est un ensemble d’expériences et d’exercices à reproduire encore et encore pour progresser.

  1. Comprendre ce principe stoïcien.

Avant de pouvoir appliquer ce principe, il est crucial de bien le comprendre.

Les stoïciens divisent les éléments de notre vie en deux catégories :

Ce qui dépend de nous :

Ce sont nos pensées, nos actions, nos réactions, nos choix, nos jugements, et nos valeurs.

Ce qui ne dépend pas de nous :

Ce sont les actions des autres, les événements extérieurs, les résultats de nos efforts, les opinions des autres, les circonstances imprévues, et les aléas de la vie.

Cette distinction, posée par des philosophes comme Epictète et Marc Aurèle, nous enseigne que notre véritable pouvoir réside dans notre attitude et notre réponse aux événements, et non dans les événements eux-mêmes.

  1. Tenir un inventaire personnel.

Pour distinguer ce qui dépend de nous, nous devons d’abord identifier nos préoccupations actuelles. Prenons quelques minutes pour lister tout ce qui nous inquiète, nous stresse ou nous occupe l’esprit. Ensuite, classons chaque élément en deux catégories : dépends de moi et ne dépends pas de moi.

Exemple :

Dépends de moi : terminer ce qui est important pour moi, choisir de manger sainement, faire 30 min d’exercice physique, lire des livres intéressants, arrêter de critiquer, choisir ma réaction face à une situation difficile, être disponible pour mon épouse et ma famille…

Ne dépends pas de moi : le comportement des autres sur la route, dans les magasins, sur les réseaux, à mes publications, à propos de mes choix de vie, les décisions politiques concernant l’enseignement, la mousson qui s’abat sur la Belgique cette année, l’état de l’économie mondiale…

  1. Pratiquer la pleine conscience.

La « pleine » conscience est un outil précieux pour nous aider à distinguer ce qui dépend de nous. En devenant conscients, nous apprenons à observer nos pensées et nos émotions sans jugement, ce qui nous permet de prendre du recul et de voir plus clairement ce que nous pouvons contrôler.

Exercice de pleine conscience :

Asseyons-nous confortablement et fermons les yeux.

Concentrons-nous sur notre respiration, en observant chaque inspiration et expiration. Sentons l’air entrer et ressortir par nos narines.

Laissons nos pensées venir et repartir sans nous y attacher. Juste l’air qui entre en qui sort…

Si une pensée ou une inquiétude survient, demandons-nous : « Est-ce que cela dépend de moi ? » Si oui, notons comment je peux y répondre. Sinon, essayons de la laisser passer en nous concentrant à nouveau sur notre respiration.

  1. Adopter une attitude proactive.

Une fois que nous avons identifié ce qui dépend de nous, il est temps d’adopter une attitude proactive. Cela signifie prendre des mesures concrètes pour améliorer ce que nous pouvons contrôler et lâcher prise sur ce que nous ne pouvons pas.

Exemple :

Action proactive : Si je suis préoccupé par ma santé, je peux décider de boire plus d’eau et de manger plus sainement, de faire de l’exercice régulièrement et de prendre du temps pour me relaxer.

Lâcher prise : si je suis inquiet par mon niveau trop bas d’épargnes, je peux noter toutes mes dépenses et prévoir un plan financier pour économiser plus, mais je dois apprendre à accepter que je ne puisse pas contrôler les pannes diverses et les frais imprévisibles qu’elles vont engendrer.

  1. Utiliser des affirmations positives.

Les affirmations positives peuvent renforcer notre capacité à distinguer ce qui dépend de nous. En répétant des phrases qui soulignent notre pouvoir sur nos propres actions et réactions, nous renforçons notre mentalité proactive.

Exemples d’affirmations :

« Je suis au clair avec mes pensées et mes actions. »

« Je choisis consciemment la réponse aux différents défis de ma journée. »

« Je me concentre uniquement sur ce que je peux changer de façon positive. »

  1. Apprendre à accepter ce qui ne dépend pas de nous.

L’acceptation est une étape cruciale. Accepter ne signifie pas aimer ou approuver tout ce qui se passe, mais reconnaître que certaines choses sont hors de notre contrôle et ne pas leur donner un pouvoir inutile sur notre bien-être.

La visualisation est une redoutable technique d’acceptation :

Imaginons que nous plaçons ce qui ne dépend pas de nous dans une boîte et fermons cette boîte. Visualisons ensuite cette boîte s’éloigner de nous, symbolisant notre détachement.

L’autocompassion : Rappelons-nous que nous ne sommes pas seuls à faire face à l’incertitude et à l’imprévisible. Soyons gentils avec nous-mêmes comme nous le serions avec un ami dans ce processus d’acceptation.

  1. Se concentrer sur nos valeurs.

Nos valeurs fondamentales (voir article : https://nosetadam.com/index.php/2024/03/17/comment-identifier-ses-valeurs/ ) sont des éléments clefs qui dépendent de nous. En alignant nos actions avec nos valeurs, nous renforçons aussi notre sens de l’autonomie et de la direction.

Si l’une de nos valeurs est l’intégrité, nous devons nous concentrer sur être honnête et éthique en toutes circonstances, tout en sachant que l’on ne peut contrôler comment les autres réagissent ou agissent. J’adore donner l’exemple de la conduite automobile, car souvent c’est là que les personnes qui se disent intègres oublient toutes les règles qu’elles s’imposent dans leur vie. Pourtant notre intégrité nous engage à respecter toutes les règles que les panneaux routiers jalonnent sur notre route. De ce fait, on n’aurait pas à redouter les radars puisque nous respectons la vitesse imposée par la signalisation. Les radars ne dépendent pas de nous, la vitesse à laquelle nous roulons entièrement.

  1. Faire preuve de résilience.

La résilience est notre capacité à rebondir face à l’adversité. En distinguant ce qui dépend de nous, nous cultivons notre résilience en nous focalisant sur nos actions et nos attitudes plutôt que sur des facteurs incontrôlables.

Lorsque nous faisons face à un défi, nous pouvons prendre le temps d’identifions les aspects que nous pouvons contrôler.

Puis nous pourrons établir un plan d’action basé sur ces aspects.

Si nous révisons régulièrement notre plan et son ajustement le cas échéant nous permet de rester flexibles et ouverts aux changements.

  1. S’entourer de soutien.

Il est plus facile d’appliquer cette distinction lorsque nous sommes entourés de personnes qui partagent cette mentalité. Cherchons des amis, des mentors ou des coaches qui valorisent la responsabilité personnelle et l’acceptation.

Prendre un coach stoïcien, participer à des groupes de soutien ou à des ateliers sur le développement personnel peut fournir un environnement encourageant pour renforcer notre pratique.

  1. Répéter et renforcer.

Comme toute compétence, distinguer ce qui dépend de nous nécessite de la pratique et du renforcement. Fournissons un effort conscient pour appliquer cette distinction quotidiennement, en notant nos progrès et en célébrant nos succès.

Tenir un journal où nous notons les situations difficiles et comment nous avons appliqué cette distinction peut nous aide à voir nos progrès et à identifier les domaines où nous pouvons encore nous améliorer.

Pour aller plus loin !

  1. Utiliser la technique du déplacement de point de vue.

La technique du déplacement de point de vue consiste à voir les situations sous un angle différent pour mieux distinguer ce qui dépend de nous. En nous mettant à la place d’une autre personne ou en imaginant observer la situation de l’extérieur, nous pouvons mieux évaluer nos options. C’est fou comme les problèmes des autres nous semblent souvent plus faciles à résoudre.  

Essayons tout de suite ! Choisissons une situation qui nous préoccupe.

Imaginons que nous suivons cette situation en tant que spectateurs neutres.

Demandons-nous : « Quels aspects cette personne peut-elle réellement contrôler ? »

Réfléchissons à nos propres actions en fonction de cette perspective.

  1. Intégrer la philosophie stoïcienne dans nos relations.

Nos interactions avec les autres sont souvent source de stress et de frustration. En appliquant le principe stoïcien dans nos relations, nous pouvons améliorer notre bien-être et nos interactions.

Dépends de nous : notre manière de communiquer, notre patience, notre écoute active.

Ne dépends pas de nous : les réactions de l’autre, leurs opinions, leur comportement.

En nous concentrant sur ce que nous pouvons contrôler dans nos relations, nous pouvons réduire les conflits et enrichir la qualité de nos interactions.

Si demain nous décidions de ne plus dire du mal des autres surtout quand ils ne sont pas là ou si nous décidions de ne plus faire de suppositions hasardeuses sur les agissements des autres, mais de demander directement à la personne ce qu’il en est… Est-ce que ça changerait les relations dans un groupe ? Évidemment ! Alors, pourquoi ne pas essayer cette attitude. Si dans une conversation d’autres ragotent, écoutez, mais ne participez pas à la conversation. Vous verrez, non alimenté, le « ragotage » s’éteint par lui-même.

  1. Adopter une attitude de gratitude.

La gratitude nous aide à nous concentrer sur les aspects positifs de notre vie et à apprécier ce que nous possédons. En étant reconnaissants pour ce qui dépend de nous, nous renforçons notre sentiment de contrôle et de satisfaction.

Chaque jour, terminons la journée et notons trois choses pour lesquelles nous sommes reconnaissants. Cela peut inclure des actions que nous avons entreprises, des choix positifs que nous avons faits, ou des aspects de notre caractère que nous apprécions. Trois choses c’est peu, mais ça change radicalement et positivement notre façon de voir la vie.

  1. Apprendre à dire Non.

Dire non est une compétence essentielle pour maintenir notre focus sur ce qui dépend de nous. En apprenant à dire non aux demandes et aux distractions qui ne sont pas alignées avec nos valeurs et nos objectifs, nous protégeons notre énergie et notre temps. Voir article : https://nosetadam.com/index.php/2024/04/28/apprendre-a-dire-non-sans-culpabiliser/

Si nous sommes sollicités pour des tâches ou des engagements qui ne correspondent pas à nos priorités, nous pouvons répondre avec fermeté et courtoisie, en expliquant que nous devons nous concentrer sur autre chose de plus important pour nous.

  1. Cultiver la patience et la persévérance.

La patience et la persévérance sont essentielles pour appliquer ce principe sur le long terme. Il est important de reconnaître que distinguer ce qui dépend de nous est un processus continu qui nécessite de la pratique et de la constance, on n’est jamais à l’abri d’une rechute.

Lorsque nous nous sentons frustrés par une situation qui est hors de notre contrôle, prenons une pause. Respirons profondément et rappelons-nous de la distinction stoïcienne. Réaffirmons notre engagement à nous concentrer sur ce qui dépend de nous.

Il y a quelques jours, j’étais en excursion avec un groupe. Il s’est mis à pleuvoir avec abondance. (ce qui ne dépend pas de moi) Ce qui dépendait de moi, c’était de trouver un abri pour le groupe et d’arriver à le faire patienter suffisamment longtemps pour ne pas se faire détremper ! C’est ce que je me suis empressé de faire. Finalement, sans trop râler, l’ensemble de l’équipe a accepté de perdre du temps. Nous avons alimenté la conversation et ça malgré les pluies diluviennes qui s’abattaient dehors. Nous avons passé un bon moment, presque une heure, à discuter. Pourtant, juste à côté de nous, défilaient des milliers de personnes, la mine déconfite, résignées et surtout détrempées sous cette horde de pluie. J’ai expliqué qu’il y avait une double peine à avancer comme ça. Celle d’être mouillée jusqu’aux os et surtout le risque d’être malade le reste de la semaine, car nous resterions encore percés minimum tout le retour jusqu’à la maison. Finalement, une demi-heure plus tard, la pluie a cessé et nous avons pu regagner nos voitures presque au sec, mais surtout avec le sourire aux lèvres. Bien évidemment je n’ai pas dit que j’avais juste appliqué ce principe stoïcien d’agir sur ce qui dépendait de moi, mais j’étais tellement fier de ma façon de raisonner et d’agir devant cette petite adversité !   

Conclusion

Distinguer ce qui dépend de nous est une pratique quotidienne qui peut transformer notre vie. En nous concentrant sur nos actions, nos pensées et nos attitudes, nous reprenons le contrôle de notre bien-être et de notre satisfaction. En lâchant prise sur ce qui est hors de notre portée, nous trouvons une sérénité et une clarté accrues. Rappelons-nous que ce processus nécessite de la pratique, de la patience et du soutien. En intégrant ces principes dans notre vie quotidienne, nous pouvons naviguer avec plus de calme et de résilience, et ainsi expérimenter une vie plus épanouie et équilibrée.

Un dernier exemple pour la route : Ce qui dépend de moi, c’est d’écrire des articles de qualité vous initiant ici au stoïcisme et plus généralement au développement personnel. Ce qui ne dépend pas de moi, c’est comment vous allez appliquer la sagesse de ce que je vous partage, les retours que vous m’en ferez en commentaires ou quand nous nous rencontrerons dans la vraie vie. Si je ne devais m’arrêter qu’à ce qui ne dépend pas de moi sans doute que j’aurais arrêté de rédiger au bout de quelques mois et serais revenu à ma râlerie en me disant que le monde ne m’aimait pas. Je me serais ainsi privé de la joie d’écrire et de tout le positif que cette écriture apporte à ma vie. En partageant avec vous ce que j’ai pu apprendre ces dix dernières années, je me suis mis dans une position d’ouverture et d’abondance, c’est ça l’essentiel de ce qui dépend de moi.

À très vite pour la suite.

2 commentaires sur “Comment distinguer ce qui dépend de nous : le guide complet pour reprendre le contrôle de notre vie.”

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