La volonté, c’est cette force intérieure qui nous pousse à persévérer et à atteindre nos objectifs personnels ou professionnels. C’est une faculté essentielle pour accomplir des progrès durables. Pourtant, elle semble souvent nous échapper, particulièrement lorsque les défis augmentent ou que les distractions se multiplient. Cet article vise à comprendre comment la volonté fonctionne et se développe dans notre cerveau, quelles parties sont activées, les obstacles neurologiques et psychologiques qui peuvent en entraver le bon fonctionnement, et enfin, vous donner les stratégies recommandées par les grands coaches pour développer, cultiver et maintenir un niveau de volonté au top.
I. Comprendre le développement de la volonté dans le cerveau
Pour saisir comment la volonté se manifeste et peut être renforcée, il est essentiel de comprendre les processus neurologiques qui se jouent en nous.
Quelles sont les parties du cerveau impliquées quand je fais preuve de volonté ?
Le cortex préfrontal : cette zone, située à l’avant du cerveau, est responsable de la prise de décision, de la planification et de l’autocontrôle. Le cortex préfrontal nous aide à résister aux impulsions et à privilégier des objectifs à long terme au détriment de gratifications immédiates. Si je rentre épuisé par une journée d’école, je pourrais avoir envie de me prélasser dans mon fauteuil douillet en scrollant toutes les publications que le monde des réseaux sociaux a à me proposer (gratification immédiate). Au lieu de ça, ma volonté me dicte d’enfiler mes habits de sport et d’aller me débarrasser de tout le stress que j’ai accumulé pendant la journée. En exerçant ma volonté, je travaille sur mon objectif de bonne santé, je bouge, j’active ma circulation, ma respiration, j’élimine mon stress, mais aussi les toxines accumulées. Bref, je prends soin de moi simplement ! En fait, je procure bien plus de bien à mon corps et mon cerveau que si j’avais pris la gratification immédiate.
Le striatum : c’est une partie du cerveau impliquée dans le système de récompense et la motivation. Il travaille de concert avec le cortex préfrontal pour encourager des comportements en réponse aux récompenses anticipées. Le double effet ! Quelle fierté de ne pas avoir succombé à la tentation de la facilité et de me retrouver après le sport avec un corps tout revigoré et prêt à continuer la suite de la journée.
Le système limbique : souvent lié aux émotions, le système limbique peut influencer notre volonté en suscitant des émotions qui renforcent ou affaiblissent nos décisions. À force de pratiquer comme ça, j’ai créé une nouvelle habitude dont je suis fier et qui fait que le fauteuil ne m’appelle plus. Et si pour une raison indépendante à ma volonté je ne peux pas pratiquer mon sport, j’éprouve un sentiment de manque que je dois bien vite combler le jour suivant.
Au milieu du processus les neurotransmetteurs jouent aussi leur rôle.
La dopamine : ce neurotransmetteur est essentiel à la motivation. Elle renforce la sensation de récompense, ce qui encourage le cerveau à persévérer dans des tâches même ardues. C’est la dopamine qui produit mon état de bien être quand je suis sous la douche juste après mon sport.
La sérotonine : bien qu’elle soit généralement associée à l’humeur, la sérotonine joue un rôle indirect dans la volonté en stabilisant notre état émotionnel, ce qui nous aide à résister aux impulsions et à persévérer même si c’est difficile.
La volonté : une aide à créer et renforcer des autoroutes neuronales.
Le cerveau utilise des circuits neuronaux spécifiques pour renforcer la volonté. Des études montrent que plus on s’exerce et plus on développe sa volonté, plus les circuits se renforcent et plus ils facilitent le contrôle des pulsions négatives qui nous empêchent d’avancer. En s’imposant des activités bonnes ou mauvaises que l’on arrive à maintenir grâce à sa volonté suffisamment longtemps, on se crée des habitudes, des sillons neuronaux qui deviendront des autoroutes neuronales dont on pourra difficilement se passer.
II. Les pathologies et les obstacles à une volonté forte.
Il est maintenant utile de noter que certains facteurs peuvent affecter notre capacité à maintenir une volonté constante. Certaines pathologies neurologiques et psychologiques diminuent l’efficacité de cette fonction mentale.
Les troubles du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).
Le TDAH entraîne souvent des difficultés de concentration et d’organisation. Les personnes touchées ont du mal à maintenir une attention soutenue et à résister aux distractions, ce qui impacte leur capacité à exercer leur volonté sur le long terme.
La dépression et l’anxiété.
La dépression diminue la motivation et le plaisir, rendant les tâches quotidiennes plus difficiles à accomplir. De même, l’anxiété peut paralyser la prise de décision et affaiblir la capacité à rester concentré sur des objectifs de long terme.
Les habitudes et dépendances.
Les comportements addictifs (dépendances au sucre, aux réseaux sociaux, etc.) activent les circuits de la récompense dans le cerveau et peuvent, avec le temps, diminuer la sensibilité de ces circuits aux récompenses « normales ». Résultat : il devient de plus en plus difficile d’activer la volonté pour des objectifs de vie plus profonds et moins immédiats.
La fatigue décisionnelle.
La fatigue décisionnelle est un phénomène bien documenté : plus on prend de décisions au cours de la journée, plus il devient difficile de mobiliser sa volonté pour de nouvelles décisions importantes. Cela peut être un obstacle significatif pour ceux qui cherchent à faire des changements de vie radicaux. Et oui ! C’est comme si je demandais à quelqu’un qui n’a jamais couru de participer à un marathon. La volonté est un muscle et comme tous nos muscles si on veut les développer il faut les exercer. Plus on pratique régulièrement et plus on la développe.
III. Conseils de grands coaches pour développer et entretenir la volonté
Les grands coaches ont développé diverses stratégies pour aider leurs clients à renforcer leur volonté. Voici quelques-unes des méthodes les plus efficaces.
Définir une vision claire et des objectifs concrets.
Selon le coach Tony Robbins, la clarté de la vision est cruciale pour maintenir la volonté. Lorsque l’on sait pourquoi on poursuit un but, il devient plus facile de mobiliser son énergie pour y parvenir. Écrire ses objectifs, les visualiser et les rendre tangibles sont des outils puissants.
Décomposer les objectifs en petites étapes (technique des microhabitudes).
James Clear, auteur de « un rien peut tout changer », conseille de commencer par des changements minimes pour renforcer progressivement la volonté. Ces petits succès agissent comme des récompenses et encouragent le cerveau à continuer, en renforçant les circuits neuronaux de la volonté. Un peu comme je vous l’expliquais il y a quelques semaines avec l’article sur la philosophie Kaizen(voir article : Kaizen, l’amélioration continue pour transformer notre quotidien. – Nos états d’Am’s).
Gérer les distractions et instaurer des routines.
Pour Kelly McGonigal, psychologue et auteur de The Willpower Instinct, la création de routines est un levier essentiel. Elle propose d’identifier les sources de distraction et de mettre en place des routines structurées qui aident le cerveau à associer certains moments de la journée à des tâches spécifiques, renforçant ainsi la discipline.
Pratiquer la pleine conscience pour renforcer l’autocontrôle
La méditation de pleine conscience aide à se reconnecter à soi-même et à prendre du recul par rapport aux pensées impulsives. Des recherches montrent que la méditation régulière renforce le cortex préfrontal, la région du cerveau responsable de la volonté et de l’autocontrôle. 5 minutes par jour suffisent.
Utiliser le pouvoir de l’autosuggestion et de la visualisation.
Nombre de coaches, dont Brian Tracy, recommandent l’utilisation de l’autosuggestion et de la visualisation pour développer la volonté. En visualisant le succès et en se répétant des affirmations positives, on crée une dynamique mentale qui renforce la motivation et la capacité de persévérance.
Adopter une routine de sommeil et de repos équilibrée
La fatigue peut être l’un des pires ennemis de la volonté. Les coaches recommandent une routine de sommeil régulière et des pauses pendant la journée pour éviter la fatigue décisionnelle et préserver son énergie mentale.
Célébrer les petites victoires pour maintenir la motivation
Marshall Goldsmith, un coach de renommée mondiale, insiste sur l’importance de célébrer chaque petit succès, car cela stimule le système de récompense du cerveau. Ces récompenses intermédiaires permettent de renforcer la volonté sur le long terme.
Faire de l’exercice physique régulièrement
L’activité physique ne renforce pas seulement le corps, elle agit aussi sur la volonté. L’exercice régulier augmente les niveaux de dopamine et de sérotonine, favorisant la motivation et la clarté mentale, ce qui facilite la prise de décisions en accord avec ses objectifs (voir article: Comment et pourquoi se motiver à faire du sport en dix conseils. – Nos états d’Am’s).
IV. Quelques exercices pratiques pour renforcer votre volonté au quotidien
L’exercice du « 10 minutes de concentration ».
Fixons-nous un objectif d’être concentré sur une tâche sans interruption pendant dix minutes. C’est un exercice puissant pour renforcer l’autocontrôle en limitant les distractions et en augmentant votre endurance mentale. On peut ensuite passer à 15, 20 et enfin 25 minutes la fameuse et magnifique méthode Pomodoro.
L’auto-évaluation quotidienne.
À la fin de chaque journée, prenons quelques minutes pour évaluer les décisions que nous avons prises et les moments où nous avions exercé notre volonté. Cela permet de renforcer la prise de conscience de nos progrès et de nos défis, et d’identifier les ajustements nécessaires.
Le « journal de la volonté ».
Tenons un journal dans lequel nous notons nos objectifs, nos réussites et les moments où nous avons su faire preuve de volonté. Ce journal nous servira de référence pour mesurer nos progrès.
En conclusion : Passons à l’action pour libérer tout notre plein potentiel.
Développer sa volonté demande un engagement quotidien, un effort conscient et de la patience. En comprenant les mécanismes neurologiques de la volonté, en identifiant les obstacles potentiels et en appliquant des stratégies éprouvées, il devient possible d’accéder à un niveau supérieur de performance personnelle. La volonté est comme un muscle, elle se renforce avec le temps et l’entraînement. Grâce aux conseils des grands coaches et aux exercices pratiques, vous avez aujourd’hui les outils pour transformer votre quotidien et atteindre les objectifs qui vous tiennent à cœur. Et croyez-moi ça change tout dans une vie d’avoir de la volonté et de la travailler un peu plus chaque jour sur et avec elle. Ça nous rend plus fort plus résilient ça renforce notre estime de soi, bref ça nous rend tellement plus humain.
À très vite pour la suite.