Dans un monde où l’injustice semble omniprésente, où les inégalités se creusent et où les actes d’injustice s’affichent sous toutes leurs formes, la philosophie stoïcienne nous offre une voie lumineuse pour développer une vertu essentielle : la justice.
Cette vertu, qui consiste à donner à chacun ce qui lui est dû, se trouve au cœur des enseignements des grands stoïciens comme Sénèque, Épictète et Marc Aurèle. Mais comment appliquer cette idée dans un monde souvent dominé par l’égoïsme et les déséquilibres ? Comment pouvons-nous cultiver la justice dans notre quotidien et contribuer à un monde plus équilibré ?
La justice selon les stoïciens
Pour les stoïciens, la justice est une des quatre vertus cardinales, aux côtés de la sagesse ( La sagesse comme vertu stoïcienne : Un chemin vers une vie équilibrée. – Nos états d’Am’s ), du courage ( Le courage, un pilier stoïcien pour affronter les défis du quotidien. – Nos états d’Am’s ) et de la tempérance. Cette vertu repose sur un principe simple mais puissant : considérer l’autre comme soi-même et respecter la dignité inhérente à chaque être humain. Sénèque décrivait la justice comme étant « le lien qui unit les hommes entre eux », soulignant l’importance de traiter chaque individu avec équité et respect.
Marc Aurèle, dans ses « Pensées pour moi-même », nous invite à agir à chaque instant comme un citoyen du monde, reconnaissant que nous faisons tous partie d’une même communauté humaine. Il écrit : « Si cela n’est pas juste, ne le fais pas. Si cela n’est pas vrai, ne le dis pas. » Cette citation nous rappelle que chaque action et chaque parole doivent être guidées par un sens profond de l’équité.
Épictète, de son côté, insiste sur le fait que la justice commence par la responsabilité personnelle. Nous devons être attentifs à nos biais personnels et à nos propres actes avant de chercher à corriger ceux des autres. Selon lui, la véritable justice ne consiste pas seulement à dénoncer l’injustice, mais à incarner nous-mêmes des principes justes dans nos pensées, nos déclarations et nos actions.
Pourquoi cultiver la vertu de la justice est-elle si décisif aujourd’hui ?
Nous vivons une époque marquée par des crises multiples : écologiques, économiques, sociales. Ces crises sont souvent exacerbées par des actes d’injustice, qu’ils soient systémiques ou individuels. L’absence de justice conduit à des tensions, à des conflits et à une perte de confiance entre les individus et les institutions.
Cultiver la justice est une manière puissante de répondre à ces défis. En développant cette vertu, nous contribuons à créer un environnement où les droits fondamentaux de chacun sont respectés. De plus, agir avec justice nous permet de construire des relations basées sur la confiance et le respect mutuel, jetant ainsi les fondations d’une société plus harmonieuse.
Les enseignements pratiques des stoïciens pour développer la justice
I. Commençons par nous-mêmes : l’examen de conscience.
Les stoïciens nous enseignent que pour rendre le monde plus juste, nous devons d’abord être en vérité envers nous-mêmes. Prenons l’habitude de nous interroger chaque soir : ai-je été juste dans mes interventions, aujourd’hui ? Ai-je traité les autres avec respect et dignité ?
Si, au travail, un collègue a été critiqué de façon injuste en notre présence, avons-nous fait preuve de courage en défendant sa position ou en redressant les faits ?
II. Pratiquons l’équité dans nos relations.
La justice n’est pas une abstraction ; elle se manifeste dans la manière dont nous interagissons avec les autres. Traitons chaque individu, quel que soit son statut ou sa condition, avec impartialité et respect. Comme le dit Marc Aurèle : « Nous sommes tous faits pour coopérer, comme les pieds, les mains et les paupières. »
Lorsqu’un ami ou un membre de la famille partage une opinion différente de la nôtre, avons-nous pris le temps d’écouter et de comprendre son point de vue avant de chercher à imposer le nôtre ?
III. Engageons-nous à dénoncer l’injustice avec courage.
Les stoïciens ne préconisent pas la passivité face à l’injustice. Agir avec justice implique de relever ce qui est injuste, mais toujours avec calme et rationalité. Choisissons nos batailles avec sagesse et utilisons des arguments fondés sur la raison et non sur les émotions.
Lorsqu’une inégalité flagrante est observée dans notre entreprise (par exemple, un traitement inégal entre collègues pour un travail égal), avons-nous adressé nos préoccupations à votre supérieur ou cherché à sensibiliser nos pairs ?
IV. Cultivons la compassion.
La justice ne peut exister sans une profonde compréhension des autres. Prenons le temps d’écouter, de comprendre et de nous mettre à la place de ceux qui souffrent d’injustice. Cette empathie nous permettra d’agir de manière éclairée et juste.
Si un voisin ou un inconnu traverse une situation difficile (perte d’emploi, maladie), avons-nous proposé notre aide, ne serait-ce qu’en écoutant ou en proposant un soutien pratique ?
V. Pratiquons des actions justes au quotidien.
Chaque jour, trouvons une manière de poser un acte qui reflète notre engagement envers la justice. Cela peut être aussi simple que de partager nos ressources avec ceux qui en ont besoin, ou de soutenir une cause qui promeut l’équité.
Lorsque nous faisons des achats, avons-nous choisi de soutenir des entreprises éthiques ou locales plutôt que celles qui exploitent leurs travailleurs ou nuisent à l’environnement ?
Voici une méthode simple et progressive pour cultiver la justice dans notre vie :
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Pratiquons la réflexion quotidienne :
Chaque matin, fixons-nous une intention liée à la justice :
aujourd’hui, je traiterai chaque personne que je rencontre avec intégrité. Je ne ferai pas à autrui ce que je n’aimerais pas que l’on me fasse !
Distinguons quand nous sommes dans des rapports d’autorité et souvent à sens unique et essayons de les changer en relation Win Win .
Chaque soir, dressons le bilan : quels actes justes ai-je accomplis aujourd’hui ? Quelles réactions ai-je observées qui correspondent ou pas à mon idéal de justice ?
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Pratiquons la gratitude :
Remercions les autres pour leurs actions justes. Reconnaître la justice chez les autres encourage à en faire plus. Mais pas que ! Soyons en gratitude également pour notre capacité de distinction pour les attitudes des personnes qui ont jalonné notre journée. Rendons-nous conscient de ce qui est juste et ce qui l’est moins et surtout comment nous pouvons répondre avec plus d’équité quand les situations se représenteront.
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Osons la lecture et l’éducation :
Consultons des œuvres philosophiques ou des histoires inspirantes sur des figures qui ont incarné la justice. Intéressez-vous aux exemples de personnalités comme Nelson Mandela, Gandhi ou encore des activistes locaux, des personnes qui ont mis la justice comme valeur numéro une. Citons-les en exemple et expliquons comment ils se sont différenciés des autres de leur époque. Je pense particulièrement à mon arrière-grand-père qui était socialiste militant et qui s’est battu pour tous les acquis sociaux que l’on nous retire un à un sans que nous puissions bouger le petit doigt.
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Pratiquons l’échange et laissons-nous inspirer :
Nous ne croiserons pas dans nos journées que des personnes qui sont tournées vers la justice et qui seront ouvertes à sa pratique. Il est donc primordial d’être dans l’observation et de distinguer les personnes qui cultivent cette valeur. Entourons-nous de ces hommes et femmes qui partagent notre engagement et alimentons les discussions et collaborations qui peuvent être une source de motivation. C’est ensemble que l’on retrouvera le chemin d’un monde plus en juste !
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Imaginons une société plus juste :
Visualisons un instant ce que notre monde pourrait devenir si chacun travaillait à cultiver la justice. Les conflits diminueraient, les inégalités se réduiraient, et les relations humaines s’épanouiraient dans un climat de respect mutuel. Le stoïcien ne cherche pas à changer le monde par des actes grandioses, mais par une transformation individuelle, sachant que chaque effort personnel contribue à un bien collectif.
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Engageons-nous dans une démarche de « pratique active » :
Mettons en pratique des principes justes dans nos interactions quotidiennes : au travail, en famille, ou dans notre communauté. Rappelons-nous que chaque petite action compte et comme le dit Mandela : « Sois le changement que tu veux voir dans le monde. »
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Partageons et sensibilisons les personnes autour de nous :
Parlons autour de vous de nos initiatives. Encourageons nos proches à réfléchir à la justice et à agir avec équité dans leur propre vie.
Les stoïciens nous rappellent que le changement s’amorce toujours en travaillant sur soi. En cultivant la justice jour après jour, nous devenons des modèles pour les autres et semons les graines d’un monde plus équilibré. Alors, pourquoi ne pas commencer dès aujourd’hui ?
Conclusion :
La justice, selon les stoïciens, est bien plus qu’une idée ; c’est une façon de vivre, un choix que nous faisons à chaque instant. En adoptant cette vertu, vous pouvez non seulement transformer votre propre vie, mais aussi inspirer ceux qui vous entourent. Faites un premier pas : traitez les autres comme vous aimeriez être traité, défendez ce qui est juste et ayez le courage de travailler à un monde meilleur. La justice, selon les stoïciens, est bien plus qu’une simple vertu ; elle est une manière de vivre qui transforme notre rapport à nous-mêmes et aux autres. En cultivant cette vertu jour après jour, nous contribuons à réparer les injustices de ce monde et à bâtir une société plus équilibrée.
Exhortons-nous à travailler dans ce sens, non pas parce que c’est facile, mais parce que c’est juste. Chaque pas, si petit soit-il, compte. Le monde n’a pas besoin de héros parfaits, mais de citoyens engagés, déterminés à faire ce qui est équitable. Adoptons ensemble cet état d’esprit et transformons, pas à pas, notre réalité commune.
Rappelez-vous : « Traite ton inférieur comme tu voudrais être traité par ton supérieur. » – Sénèque.
À vous de jouer ! 💪
À très vite pour la suite