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Sport et santé mentale : comment l’exercice physique peut transformer notre vie

Il y a près de deux mille ans, le poète romain Juvénal écrivait cette sobre prière, presque anodine, mais d’une puissance intemporelle qui démontre que le sport est bien plus qu’une simple activité physique : bouger son corps, c’est apaiser et renforcer son esprit. L’activité physique transforme profondément le corps et l’esprit.

Et pourtant… combien d’entre nous oublient ce lien fondamental, pris dans le tourbillon du quotidien, entre obligations professionnelles, surcharge mentale et fatigue physique ?

Nous séparons le mental du physique, comme s’il s’agissait de deux mondes différents. Nous cherchons des solutions pour « aller mieux », en oubliant que parfois, la première clé est simplement de remettre son corps en mouvement.

Que se passe-t-il lorsque nous adoptons une routine sportive régulière ? Comment évoluent le physique et le mental d’une personne active par rapport à un individu sédentaire ? Que disent les études scientifiques, les médecins et les neuroscientifiques sur ces transformations ?

Ce n’est pas un hasard si les stoïciens, ces éclairés de l’action et de la résilience, accordaient autant d’importance à la discipline corporelle qu’à la maîtrise de la pensée. Pour eux, le sport n’était pas une distraction ou une performance, mais un entraînement de l’âme à travers le corps.

Dans cet article, nous allons explorer ces questions en profondeur et vous proposer une stratégie simple pour vous lancer dès demain dans une activité sportive.

1.      L’impact physique du sport dans un corps toujours en pleine évolution.

·         Examinons le corps d’une personne sédentaire.

Lorsque l’on mène une vie sédentaire, plusieurs effets négatifs se manifestent progressivement.

À partir de 30 ans, une personne inactive peut perdre jusqu’à 5 % de masse musculaire par décennie. On appelle cette perte musculaire la sarcopénie.

De plus le manque d’exercice favorise le stockage des graisses, notamment autour de l’abdomen, avec l’augmentation du risque d’obésité et de diabète de type 2.

L’absence d’exercice physique réduit également l’efficacité du cœur et du système circulatoire, et augmente le risque d’hypertension et d’AVC.

Sans stimulation, la densité osseuse diminue, multipliant la fragilité des os et la menace d’ostéoporose et de fractures.

Et enfin un métabolisme ralenti et un manque d’oxygénation musculaire entraînent une sensation constante de fatigue et de perte d’énergie.

Nous nous trouvons véritablement devant un organisme en difficulté.

·         Le corps d’une personne active : une machine bien huilée.

À l’opposé, une personne qui pratique régulièrement une activité physique bénéficie de nombreux avantages.

À commencer par l’amélioration de sa composition corporelle. Elle développe plus de muscle, moins de graisse, pour un corps plus tonique et équilibré.

L’exercice physique stimule symétriquement la circulation sanguine, réduisant les risques de maladies cardiovasculaires qui favorisent un cœur en meilleure santé.

L’activité sportive, notamment la musculation et les exercices en charge, renforce l’ossature, améliore la densité osseuse et réduit le risque d’ostéoporose.

L’exercice aide également à réduire l’inflammation et redynamise le système immunitaire.

Et enfin, on bénéficie d’un regain d’énergie et d’une endurance accrue.

Bref, plus on bouge et plus on se sent en forme !

2.      L’impact mental et émotionnel du sport : un esprit plus fort.

·         Le cerveau d’une personne sédentaire : un terrain propice au mal-être.

Quand nous ne bougeons pas, nous impactons aussi notre santé mentale et notre bien-être.

Le manque d’exercice empêche la libération d’endorphines, qui favorise ainsi le stress, la nervosité et l’augmentation de l’anxiété.

Des études montrent que l’inactivité physique est liée à un déclin cognitif plus rapide et un vieillissement cérébral accéléré.

L’absence d’activité physique favorise un état de morosité et de fatigue psychologique qui peuvent mener à la dépression.

Enfin sans stimulation, l’énergie mentale diminue avec pour conséquence l’absence de motivation et une baisse de la confiance en soi.

·         Le cerveau d’une personne sportive : une machine performante.

À l’inverse, dès que nous nous agitons, le sport agit comme un véritable dopant naturel pour le cerveau :

Nous bénéficions de la libération d’endorphines et de dopamine. Ces neurotransmetteurs du bien-être qui améliorent notre humeur et réduisent le stress.

L’activité sportive nous apporte un boost cognitif avec une meilleure oxygénation du cerveau qui développe la concentration et la mémoire.

De plus nous profitons d’une stimulation de la neurogenèse. L’exercice physique favorise la création de nouvelles connexions neuronales.

Enfin la pratique d’un sport contribue à augmenter la résilience mentale, car quand nous nous fixons des objectifs et que nous les atteignons, nous renforçons notre détermination et notre confiance en nous.

3.      Ce que disent les études et les spécialistes.

Les recherches scientifiques abondent en faveur du sport :

150 minutes d’activité modérée par semaine permettent de réduire de 30 % le risque de maladies cardiovasculaires (OMS).

On constate également une diminution de 26 % du risque de dépression pour les personnes pratiquant une activité physique régulière (The Lancet).

On contribue à l’amélioration de la longévité : faire du sport régulièrement peut ajouter jusqu’à 7 ans d’espérance de vie.

Les études récentes en neurosciences confirment que la pratique régulière d’une activité physique a des effets bénéfiques significatifs sur le cerveau.

Voici les principaux enseignements de ces études :

a)      Prévention des maladies neurodégénératives.

L’activité physique régulière est associée à une réduction du risque de démence et contribue au maintien du volume cérébral, un facteur crucial avec le vieillissement. Le Dr Cyrus A. Raji souligne que l’exercice aide à préserver la taille du cerveau, ce qui est essentiel pour le vieillissement en bonne santé.

b)       Amélioration de la plasticité cérébrale

Des études indiquent que l’exercice physique stimule la neurogenèse, notamment dans l’hippocampe, une région clé pour la mémoire et l’apprentissage. Cette stimulation favorise la plasticité cérébrale, améliorant ainsi les fonctions cognitives et protégeant contre le déclin cognitif lié à l’âge.

c)      Effets bénéfiques sur la santé mentale.

La pratique sportive régulière est reconnue pour ses effets positifs sur la santé mentale, contribuant à réduire les symptômes de la dépression et de l’anxiété. Les neurosciences montrent que l’exercice agit directement sur le fonctionnement cérébral, prévenant ainsi d’éventuelles altérations et améliorant le bien-être psychologique.

d)      Rôle du lactate dans les bénéfices cérébraux.

Des recherches récentes suggèrent que le lactate, produit lors de l’effort physique, joue un rôle clé dans les bénéfices cérébraux de l’exercice. Une étude de l’INSERM indique que la libération de lactate lors d’une activité physique pourrait être en partie responsable des effets positifs sur le cerveau, notamment par la stimulation de la production de BDNF (Brain-Derived Neurotrophic Factor), une protéine favorisant la survie et la croissance des neurones.

e)      Importance de l’entraînement mental chez les athlètes.

Les neuroscientifiques s’intéressent également à la manière dont les athlètes de haut niveau utilisent l’imagerie motrice pour améliorer leurs performances. Cette technique consiste à visualiser mentalement des actions spécifiques, ce qui active les mêmes zones cérébrales que l’exécution réelle du mouvement, contribuant ainsi à perfectionner les gestes sportifs.

Comme nous le constatons, les avancées en neurosciences soulignent l’importance de l’activité physique non seulement pour la santé physique, mais aussi pour le bien-être mental et la prévention des maladies neurodégénératives. Intégrer régulièrement le sport dans son quotidien apparaît donc comme une stratégie efficace pour maintenir et améliorer la santé cérébrale.

Les chercheurs en neurosciences ont démontré que L’hippocampe grossit avec l’exercice, améliorant ainsi la mémoire et l’apprentissage.

Le sport favorise la plasticité cérébrale, ce qui protège contre les maladies neurodégénératives comme Alzheimer.

L’activité physique régule les hormones du stress, ce qui améliore la gestion des émotions.

4.      Le sport et la philosophie stoïcienne.

Le stoïcisme prône la discipline, la résilience et la maîtrise de soi, des principes que l’on retrouve dans la pratique du sport. Comme le disait Sénèque : «La douleur est supportable si nous l’endurons avec patience.»

Le sport enseigne cette capacité à gérer l’effort, à accepter l’inconfort et à voir les progrès comme une conséquence de la persévérance.

L’entraînement peut être intégré comme un rituel quotidien, un moment où l’on exerce non seulement son corps, mais aussi son esprit. En surmontant la fatigue, en repoussant ses limites et en cultivant la constance, on renforce son caractère et sa capacité à affronter les défis de la vie.

Le sport et la philosophie stoïcienne partagent plusieurs principes fondamentaux. Les stoïciens considéraient la discipline du corps comme un moyen d’atteindre la maîtrise de soi et l’excellence morale. Voici comment les deux peuvent être reliés :

        I.            La discipline et l’autodiscipline (Askesis).

Les stoïciens valorisaient l’askêsis, une forme d’entraînement rigoureux de l’esprit et du corps pour mieux affronter l’adversité.

La pratique sportive exige une autodiscipline constante pour progresser et atteindre ses objectifs. L’entraînement physique forge l’endurance et la résilience.

La rigueur des entraînements sportifs reflète l’exigence stoïcienne de se préparer aux épreuves de la vie avec discipline et volonté.

      II.            Le contrôle de ce qui dépend de nous.

«Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses elles-mêmes, mais les jugements qu’ils portent sur ces choses» (Épictète).

Le stoïcien se concentre sur ce qu’il peut contrôler et accepte le reste.

https://nosetadam.com/index.php/2024/08/17/comment-distinguer-ce-qui-depend-de-nous-le-guide-complet-pour-reprendre-le-controle-de-notre-vie/

Un athlète ne peut pas contrôler les décisions d’un arbitre, la météo ou la performance des autres. Il doit se concentrer sur son effort, son mental et sa technique.

Acceptons les défaites, les blessures ou les imprévus sportifs avec sérénité et focalisons-nous sur nos progrès personnels.

    III.            L’endurance et la résilience (Amor Fati).

«Ne demande pas que les événements arrivent comme tu le souhaites, mais souhaite qu’ils arrivent comme ils arrivent, et tu seras heureux» (Épictète).

L’acceptation de l’inévitable renforce la force intérieure.

Le sport impose des épreuves, des douleurs physiques et des échecs. L’athlète doit apprendre à accepter ces difficultés et à les utiliser pour progresser.

Apprenons à apprécier l’effort, la souffrance et les obstacles comme des opportunités de croissance.

    IV.            La force de caractère et le courage (Andreia).

Sénèque et Marc Aurèle insistaient sur la nécessité du courage face à l’adversité.

La compétition et l’entraînement demandent du courage : affronter la fatigue, surmonter la peur de l’échec, repousser ses limites.

La pratique sportive nous forge la ténacité et nous prépare l’esprit à affronter les difficultés de la vie avec courage.

      V.            Le moment présent (présence et attention).

Marc Aurèle conseillait de «se concentrer sur l’instant présent et bien accomplir chaque tâche».

Un sportif performant est pleinement engagé dans l’instant, concentré sur chaque mouvement, chaque souffle.

Utilisons le sport comme une forme de méditation active, en étant totalement immergés dans l’effort physique.

    VI.            L’humilité et l’amélioration continue.

«La perfection est inaccessible, mais nous devons toujours chercher à nous améliorer» (Sénèque).

Même les plus grands champions continuent d’apprendre, de s’entraîner et d’évoluer.

Voir mon article sur le kaizen et l’amélioration continue. https://nosetadam.com/index.php/2024/10/20/kaizen-lamelioration-continue-pour-transformer-notre-quotidien/

Considérons chaque séance d’entraînement comme une opportunité de progression et non comme un objectif final.

À l’analyse de tous ces points, je me dis que le sport est un excellent terrain d’application du stoïcisme. Il enseigne la maîtrise de soi, l’acceptation des difficultés, la focalisation sur ce qui dépend de nous et la persévérance face aux épreuves. Un sportif qui adopte une attitude stoïcienne devient plus résilient, moins affecté par l’échec et plus en phase avec le principe d’amélioration continue.

 Comment pouvez-vous appliquer ces principes stoïciens dans votre propre pratique sportive au quotidien ?

5.      Comment commencer et intégrer la pratique sportive dans votre vie dès demain ?

Voici une stratégie en 5 étapes pour les débutants ou les personnes totalement sédentaire, c’est un plan simple pour intégrer progressivement l’activité physique dans votre vie :

  • Fixez-vous un objectif réaliste :

Par exemple, « faire le tour du quartier en marchant, chaque jour pendant une semaine ».

  • Choisissez-vous une activité agréable :

La marche, la danse, le vélo, le jardinage… Le plaisir est essentiel pour maintenir cette nouvelle habitude.

  • Commencez petit:

10 minutes suffisent pour démarrer, puis augmentez progressivement.

  • Trouvez un partenaire ou une communauté :

Marchez avec votre chien, dansez avec votre partenaire, roulez en vélo avec vos enfants… L’effet de groupe booste la motivation.

  • Suivez vos progrès :

Notez vos efforts dans un carnet ou utilisez une application. C’est très addictif de pouvoir suivre votre évolution, de réaliser des séries sans faiblir, de battre ses propres records.

Conclusion :

Depuis des siècles, les sages de l’Antiquité avaient déjà compris ce que les neurosciences modernes confirment aujourd’hui : le corps et l’esprit sont indissociables.

L’un ne va pas sans l’autre.

Un esprit serein s’enracine dans un corps en mouvement, et un corps fortifié nourrit la clarté et la stabilité de l’âme.

C’est ce que résume magnifiquement cette citation latine :

« Mens sana in corpore sano » –> un esprit sain dans un corps sain.

Juvénal, il y a près de 2000 ans, nous rappelle que la vraie richesse n’est pas dans ce que l’on possède, mais dans ce que l’on est capable de cultiver en soi-même :

La force du corps, non pas pour briller, mais pour tenir bon face aux épreuves.

La clarté d’esprit, non pas pour tout comprendre, mais pour mieux choisir son chemin.

Pourquoi avons-nous oublié cela ?

Peut-être parce que notre monde moderne a trop souvent séparé ce qui ne devrait jamais l’être :

Le sport est considéré comme une performance, alors qu’il est d’abord une discipline de vie.

La philosophie est considérée comme une théorie, alors qu’elle est un guide pour agir, ici et maintenant.

Et si vous faisiez partie de ceux qui ravivent cette sagesse ?

En bougeant votre corps, vous offrez à votre esprit la stabilité, la clarté et la force dont il a besoin.

En renforçant votre esprit, vous donnez à votre corps un moteur plus puissant que n’importe quelle motivation passagère.

Bouger, c’est penser. Respirer, c’est choisir. S’entraîner, c’est philosopher.

Ce que vous pouvez faire dès aujourd’hui :

Applique la stratégie en 5 étapes que je vous ai partagée plus haut.

Prenez un moment de silence, comme les stoïciens, pour définir pourquoi vous vous mettez en mouvement.

Agir même 10 minutes suffit pour enclencher une dynamique.

Envie d’aller plus loin ?

Si vous ressentez le besoin d’être accompagné dans cette démarche, d’intégrer le sport dans votre vie comme un art de vivre, vous pouvez envisager un accompagnement personnalisé, mêlant philosophie pratique, coaching motivationnel, nutrition et programme sportif adapté.

Enfin, si vous voulez ajouter un petit plus à votre vie, n’oubliez pas de vous abonner à ma newsletter, car régulièrement, vous trouverez de petits conseils supplémentaires ou un autre point de vue que je ne pouvais pas développer dans mon article, des exemples plus personnels ou des propositions pour vous engager plus profondément dans votre développement personnel. C’est ensemble que nous pouvons faire ce chemin. Et c’est juste ci-dessous !     

À très vite pour la suite.

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