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S’affirmer sans blesser, respecter sans se taire : développons notre assertivité.

Quand s’affirmer devient une nécessité.

As-tu déjà eu l’impression qu’on piétinait tes limites… ou, au contraire, que tu avais peut-être été trop loin dans ta manière de t’affirmer ?

Il nous arrive à tous, un jour ou l’autre, de nous retrouver à cette frontière délicate entre respect de soi et respect de l’autre. Ce moment où l’on sent, confusément, qu’on n’a pas su dire « non »… ou qu’on l’a dit avec trop de dureté. Cet instant où l’on se tait pour éviter le conflit, puis qu’on rumine pendant des heures. Ou, à l’inverse, ce moment où l’on défend bec et ongles une position, quitte à créer une tension inutile.

Ces situations nous parlent, car elles touchent à quelque chose de fondamental : notre capacité à nous affirmer. Ni soumission ni agression. Une posture juste, digne, consciente. Ce que l’on appelle l’assertivité.

L’assertivité, c’est l’art de dire ce que l’on pense, de poser ses limites, d’exprimer ses besoins… tout en respectant ceux des autres. C’est une compétence relationnelle, mais aussi un choix éthique. Elle nous invite à faire entendre notre voix, sans écraser celle de l’autre. Un équilibre subtil — et exigeant.

Dans cet article, je te propose que nous explorions ensemble ce territoire intérieur et relationnel si important.

Nous partirons des 10 droits assertifs fondamentaux, des repères précieux pour reprendre notre place sans violence ni culpabilité. Mais surtout, nous irons plus loin. Car tout droit, aussi légitime soit-il, s’accompagne d’un devoir de conscience. D’un engagement : celui de ne pas utiliser ces droits comme des boucliers ou des armes, mais comme des outils de maturité et de paix intérieure.

Alors, prêt à marcher avec moi sur ce fil tendu entre liberté et responsabilité ?

1.      C’est quoi, être assertif ?

On entend souvent ce mot — assertif — dans les sphères du développement personnel, du coaching ou du management. Mais avant d’en faire une posture relationnelle, prenons le temps de le comprendre pleinement. Car un mot mal compris peut devenir un masque. Et nous ne cherchons pas des masques. Nous nous efforçons à trouver de la justesse.

Être assertif, ce n’est ni fuir ni attaquer. C’est se positionner avec clarté et respect.

C’est cette posture dans laquelle je m’exprime sans m’écraser et sans écraser l’autre.

L’assertivité, c’est pouvoir dire « oui » avec sincérité, « non » sans culpabilité, poser une limite sans trembler, exprimer un besoin sans exiger.

Dans les années 1970, le psychologue Manuel J. Smith publie « When I Say No, I Feel Guilty », un livre devenu référence. Il y développe l’idée que chaque individu a des droits personnels fondamentaux dans la relation à l’autre. Ces droits, lorsqu’ils sont reconnus et assumés, permettent de sortir des rapports de force ou de soumission.

Mais attention : ces droits ne sont pas des boucliers pour imposer sa loi. Ils sont des repères de maturité pour trouver un chemin plus humain dans les échanges.

Et c’est là que la philosophie stoïcienne nous éclaire avec puissance. Les stoïciens (Épictète, Sénèque, Marc Aurèle) nous rappellent que notre vraie liberté réside dans ce qui dépend de nous :

Ce que je choisis de penser.

Ce que je décide de dire.

La manière dont je choisis d’agir.

L’assertivité, dans cette lumière, devient un art d’être. Une affirmation intérieure qui ne dépend pas de l’approbation extérieure. On n’est plus dans la conquête de l’autre, mais dans la cohérence avec soi.

Et cette cohérence a une condition : le respect du monde et des autres.

Un stoïcien assertif n’est pas un provocateur ni un passif : c’est un être digne, qui ne cède ni à la peur de déplaire ni à l’orgueil de dominer. Il dit ce qu’il a à dire, mais il le fait en paix.

C’est là que réside la force de l’assertivité :

  • Ma vérité peut exister sans nier celle de l’autre.
  • Ma voix peut s’exprimer sans devenir un cri.
  • Ma limite peut être posée sans devenir un mur.

Affirmation de soi + Respect de l’autre = Assertivité.

Ce n’est pas un nouveau concept, mais un art de vivre.

  1. Nos droits assertifs : affirmer sans dominer, poser sans fuir

Nous avons tous, en tant qu’êtres humains, des droits relationnels fondamentaux. Ces droits ne nous ont pas été donnés par une autorité extérieure. Ils découlent simplement de notre dignité. Les reconnaître, c’est sortir du triangle infernal victime-sauveur-persécuteur, pour entrer dans une relation adulte, saine, équilibrée.

Mais chaque droit a son revers : mal compris ou mal utilisé, il peut devenir un prétexte à l’égoïsme, à la fuite, ou au rejet de l’autre. C’est pourquoi nous allons ici prendre le temps de les explorer avec lucidité.

·        J’ai le droit de dire non sans culpabiliser.

Ce que ce droit ne m’autorise pas :

De me fermer à toute demande, refuser par réflexe, dire non sans empathie. Si je dis toujours non pour me protéger, j’enferme l’autre dehors… mais je m’enferme moi aussi.

Où su trouve la limite saine :

Je dis non à ce qui me nuit, pas à ce qui me dérange seulement. Je dis non pour me respecter, pas pour contrôler l’autre. Mon « non » ne doit pas punir, il doit éclairer.

La reformulation stoïcienne et responsable :

J’ai le droit de dire non quand cela protège ce qui dépend de moi, mais je veille à le faire sans mépriser ce qui dépend de l’autre.

·        J’ai le droit d’être traité avec respect.

Je ne suis pas un paillasson. Je mérite le respect dans mes paroles, mes émotions, mes décisions. Ce droit m’invite à poser une exigence claire : toute relation, personnelle ou professionnelle, doit reposer sur la dignité.

Ce que ce droit ne m’autorise pas :

Exiger que tout le monde m’admire, me comprenne ou me traite comme je l’exige. Le respect, ce n’est pas la validation permanente. Ce n’est pas non plus un dû automatique : il se cultive.

Comment trouver une saine limite :

Je réclame du respect dans l’attitude, pas dans l’accord. Je n’ai pas besoin d’être aimé pour être respecté ni d’avoir toujours raison pour être entendu.

La reformulation stoïcienne et responsable :

Je mérite le respect, mais je ne l’impose pas. Je commence par me le donner à moi-même, et je l’offre aussi à ceux qui me bousculent.

·        J’ai le droit d’exprimer mes émotions, mes sentiments et mes opinions.

Ce droit m’invite à ne plus me cacher derrière un masque. Il autorise la vulnérabilité. Dire ce que je ressens, ce que je pense, ce que je vis — sans attendre que tout soit compris, validé ou partagé. C’est le droit fondamental d’exister tel que je suis, ici et maintenant, dans ma singularité.

Ce que ce droit ne m’autorise pas :

Confondre, expression et déversement. Croire que sous prétexte que « c’est ce que je ressens », tout est permis. Imposer mon émotion à l’autre ou l’utiliser comme levier de pouvoir émotionnel (culpabilité, chantage, intimidation, plainte constante…).

Trouver la limite saine :

Exprimer ne veut pas dire exploser. Partager une émotion n’est pas écraser l’autre sous son poids. Mon authenticité ne doit pas devenir un fardeau pour l’autre ni une excuse pour m’exempter de responsabilité.

La reformulation stoïcienne et responsable :

J’ai le droit d’exprimer ce que je vis, mais je veille à ne pas faire de mes émotions une arme ou un refuge. Ce que je ressens m’appartient, mais ne définit pas l’autre.

·        J’ai le droit de changer d’avis.

Changer d’avis, ce n’est pas être instable ou incohérent : c’est évoluer, nuancer, apprendre. C’est reconnaître que la souplesse mentale est un signe de maturité, et non de faiblesse. Ce droit me permet d’ajuster mes choix à mes valeurs profondes, pas à mon orgueil.

Ce que ce droit ne m’autorise pas :

Changer de cap au moindre inconfort. Se défausser d’un engagement pris. Justifier une fuite par une « prise de conscience » alors qu’il s’agit d’évitement. Retourner sa veste pour éviter un conflit, une responsabilité ou un désaccord.

Comment trouver la limite saine :

Changer d’avis est légitime quand c’est éclairé, assumé, cohérent. Pas quand c’est confus, impulsif ou dicté par la peur. On ne bâtit pas sa vie sur une girouette.

Une formulation stoïcienne et responsable :

J’ai le droit de revoir mes choix à la lumière de la raison et de l’expérience, mais je ne m’autorise pas à abandonner mes engagements sans conscience.

·        J’ai le droit de faire des erreurs.

L’erreur est une compagne de la croissance. Ce droit nous rappelle que l’échec n’est pas une faute morale, mais un passage obligé de l’apprentissage. Il nous libère de la tyrannie de la perfection, de la peur de l’image, et nous autorise à essayer, à oser, à tomber… et à nous relever.

Ce que ce droit ne m’autorise pas :

Utiliser l’erreur comme excuse récurrente. Bafouer les règles ou blesser les autres sous prétexte qu’on « a le droit à l’erreur ». Se déresponsabiliser en disant « je suis humain » sans apprendre de ses fautes.

Y trouver une limite saine :

Faire une erreur est normal. Refuser d’en tirer les conséquences ne l’est pas. Ce n’est pas l’erreur qui blesse, c’est sa répétition inconsciente ou arrogante. L’humilité, c’est aussi réparer.

Reformulation stoïcienne et responsable :

J’ai le droit de me tromper, car cela fait partie de ce qui dépend de moi. Mais je choisis de transformer mes erreurs en matière première d’évolution, et non en justification de l’inaction ou de l’irrespect.

Finalement, je me rends compte que cet article m’inspire beaucoup plus que je ne l’imaginais au départ. Je constate qu’il y a déjà bien du travail à conscientiser et à réaliser pour mettre en place ce nouveau mode qu’est l’assertivité. Je reviendrai très prochainement compléter ce vaste sujet et rafraichir la liste des autres droits assertifs fondamentaux que nous négligeons souvent.

Et si, cette semaine, vous choisissiez une situation où poser un « non » clair, ou exprimer un besoin simplement ? Une seule action… mais une vraie. C’est ainsi que l’assertivité cesse d’être un concept pour devenir un chemin.

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À très vite pour la suite

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