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La résilience : l’outil indispensable à notre survie.

Soyons honnêtes : si la vie était un long fleuve tranquille, on s’ennuierait à mourir.

Mais en vérité, ce n’est pas exactement ça que nous vivons.

Non, la vie ressemble parfois à une boîte de clous renversée sur le carrelage. Pieds nus. Et dans le noir.

Entre les imprévus, les pertes, les drames, les petites trahisons et les grandes désillusions, nous avons tous un moment ou plusieurs où le monde semble nous tester. Et parfois, il faut bien le dire, il y met du zèle.

Alors comment faisons-nous pour continuer ? Pour avancer malgré la peur, le doute ou l’écœurement ?

Avec l’expérience, je pense que ce n’est pas grâce à notre abonnement Netflix ou à une appli de méditation (même si ça aide).

C’est grâce à un super-pouvoir silencieux que nous portons tous en nous : la résilience.

La résilience, ce n’est pas cette jolie image d’un roseau qui plie sans rompre Soyons sérieux, dans la tempête, on ne pense pas à la poésie.

C’est notre capacité à encaisser les coups sans perdre notre âme.

C’est notre choix de nous redresser, même en tremblant.

C’est ce moment où, malgré tout, on décide que ça ne s’arrêtera pas là.

Et si on allait plus loin ?

Parce que « tenir bon », c’est bien…

Mais grandir grâce aux coups, c’est encore mieux.

C’est là qu’entre en scène un concept plus exigeant, plus puissant, et un peu provocant : l’antifragilité.

L’antifragilité, c’est l’art de profiter du chaos pour devenir plus fort, plus lucide, plus vivant.

C’est l’idée que les coups ne nous détruisent pas… ils nous affûtent.

À condition, bien sûr, qu’on arrête de chercher à « revenir comme avant ». Car ce « avant » n’était plus et il n’était peut-être pas si solide que ça.

Dans cet article, nous allons plonger ensemble dans :

Ce que signifie réellement être résilient et ce n’est pas juste « être fort »

Comment cultiver cette force sans sombrer dans le déni ni le stoïque idiot ?

Et comment aller encore plus loin avec l’antifragilité : non seulement survivre, mais sortir grandis, plus justes, et peut-être même plus libres.

La question n’est pas de savoir si la vie va nous frapper.

Elle le fera. Plusieurs fois.

La vraie question est : que ferons-nous de ces coups ?

Alors, prêt à transformer les cicatrices en armure souple ? Allons-y. Ensemble.

1.      Pourquoi la résilience est-elle vitale pour nous ?

La résilience n’est pas un mot à la mode. Ce n’est pas non plus un super-pouvoir réservé aux héros ou aux gens « plus forts que la moyenne ». C’est une fonction de base, un mécanisme de survie, une condition sine qua non pour continuer à avancer dans un monde… disons-le franchement pas toujours tendre. Nous vivons dans un monde instable. Nos vies sont pleines d’aléas : pertes d’emploi, échecs, séparations, maladies, deuils, changements brusques de cap.

Même les plus organisés d’entre nous — avec des agendas codés couleur, des routines millimétrées et des rêves bien rangés — n’y échappent pas. Parce que la vie, ce n’est pas un tableau Excel. C’est une mer qui passe de paisible à la tempête en quelques instants.

Alors la résilience, c’est quoi ?

C’est notre capacité à traverser la tempête sans nous dissoudre dans la vague.

C’est l’art de continuer à construire, même avec des morceaux cassés.

C’est ce muscle invisible qui nous empêche de confondre douleur et destin, chute et fin, coup dur et verdict définitif.

Sans résilience, que se passe-t-il ?

Nous fuyons : dans les distractions, les addictions, les excuses.

Nous nous figeons, incapables de faire un pas, enfermés dans une boucle d’auto-sabotage ou de plaintes.

Nous nous effondrons : physiquement, émotionnellement, mentalement.

Et petit à petit, la vie devient un combat contre nous-mêmes, au lieu d’un chemin de croissance.

Avec la résilience, tout change.

Nous apprenons à faire avec, au lieu de fuir ou de nier.

Nous transformons le « pourquoi moi ? » en « que vais-je faire avec ça? »

Nous reprenons le pouvoir sur ce qui est en notre contrôle : notre attitude, nos choix, notre sens.

Non, ce n’est pas magique.

La résilience ne supprime pas la douleur, elle lui donne un cadre et une direction.

Elle ne gomme pas les cicatrices, mais elle en fait des signes de transformation.

Elle est vitale, parce que la souffrance est inévitable… mais la stagnation, elle, est optionnelle.

Comme le dit Viktor Frankl, psychiatre rescapé des camps de concentration :

«Ce qui importe, ce n’est pas ce que nous attendons de la vie, mais ce que la vie attend de nous.»

Et parfois, la vie nous attend là, au bord de l’abîme. Pas pour nous jeter, mais pour voir si nous avons appris à bâtir un pont. Même fragile. Même bancal. Mais un pont quand même.

La résilience, c’est ce premier pas.

NB: j’ai aussi écrit cet article qui pourrait vous intéresser  : Comment apprendre à aimer ce qui est ? – Nos états d’Am’s

2.      Ce que la science nous dit de la résilience !

On entend souvent dire que « la vie est une école », mais ce que la science nous apprend, c’est qu’elle est surtout une salle d’entraînement. Chutes, échecs, douleurs… tout ça, notre cerveau, notre esprit et notre corps ne les vivent pas comme des fins, mais comme des occasions d’adaptation. La résilience n’est donc pas qu’une jolie qualité humaine : c’est une compétence multidimensionnelle, observable, mesurable et surtout cultivable.

Explorons ensemble ce que nous disent les différentes disciplines à ce sujet.

D’abord, vous commencez à connaître mon intérêt pour les neurosciences et voici ce que j’en ai appris

La résilience commence dans le corps, et notamment dans notre cerveau.

Contrairement à l’idée reçue que notre personnalité serait figée comme du béton armé, la science a prouvé que notre cerveau est malléable, plastique. C’est la neuroplasticité ! En d’autres mots : il peut changer, s’adapter, se réorganiser.

Quand nous vivons un traumatisme, une perte, ou un bouleversement majeur, plusieurs zones cérébrales s’activent :

  • L’amygdale, siège de la peur et de l’émotion brute, s’emballe.
  • L’hippocampe, qui enregistre les souvenirs et leur contexte, peut être perturbé.

Et surtout,

  • le cortex préfrontal, le chef d’orchestre de notre raisonnement et de notre prise de recul, est mis à rude épreuve.

Mais la bonne nouvelle ? Ce cortex préfrontal, on peut l’entraîner.

Et plus nous adoptons des stratégies conscientes de gestion du stress, d’acceptation, de remise en sens, plus notre cortex devient apte à calmer l’amygdale, à réorganiser les circuits… et à créer un nouveau récit intérieur.

On parle alors d’apprentissage post-traumatique : une capacité à tirer du sens, à reconstruire de nouvelles connexions, et à envisager l’avenir autrement.

La neuroscientifique Tania Singer, par exemple, a montré que la méditation et l’entraînement à l’empathie modifient en profondeur la structure même de notre cerveau social et émotionnel. Et qu’un traumatisme, loin de figer notre fonctionnement, peut ouvrir des fenêtres d’évolution.

Bref, la résilience n’est pas une armure, c’est une réorganisation subtile de notre architecture intérieure.

Du côté de la psychologie : les spécialistes que sont Frankl, Cyrulnik, Dweck placent la résilience entre sens, attachement et mindset

  • Viktor Frankl est un rescapé des camps de concentration, psychiatre et philosophe.

Frankl a posé l’un des piliers essentiels de la résilience : le sens.

Dans « Découvrir un sens à sa vie », il écrit : «Quand nous ne pouvons plus changer une situation, nous sommes appelés à nous changer nous-mêmes.»

Pour lui, la souffrance n’est pas rédemptrice en soi, mais si elle a un sens, alors elle devient supportable.

C’est cette capacité à se relier à une mission, à une valeur, à un projet plus grand que soi qui permet de transcender l’épreuve.

Frankl montre que la résilience n’est pas une réaction automatique, mais un acte de responsabilité intérieure.

  • Le point de vue de Boris Cyrulnik,

ce neurologue et psychiatre français qui a rendu populaire le terme de résilience. Il nous montre dans ses travaux que ce n’est pas tant le traumatisme qui détruit, mais l’absence de lien affectif pour l’accueillir.

Un enfant maltraité, mais soutenu par une figure bienveillante (instituteur, grand-parent, voisin) a plus de chances de rebondir qu’un enfant ignoré ou abandonné.

Pour Cyrulnik, la parole, la narration, la relation sont des outils de résilience : en racontant notre histoire autrement, nous la reprogrammons.

«La résilience, c’est l’art de naviguer dans les torrents.»

  • La psychologue américaine Carol Dweck a étudié deux types de mentalités :

Le fixed mindset : «je suis comme je suis, c’est figé».

Le growth mindset : « je peux apprendre, progresser, m’améliorer ».

Les individus qui adoptent cette seconde posture sont plus aptes à faire face à l’échec, car ils ne le vivent pas comme une condamnation personnelle, mais comme un retour d’information.

C’est exactement ce que fait un cerveau résilient : il transforme les obstacles en apprentissage.

  • Du côté de la PNL et du Stoïcisme : le choix de nos perceptions et la maîtrise intérieure

La programmation neuro-linguistique (PNL) nous rappelle que notre manière de vivre une situation dépend… de notre manière de la formuler.

Dire «c’est la fin» ou «c’est un tournant» change notre posture.

Dire «je n’y arriverai jamais» ou «je ne sais pas encore comment y arriver» transforme notre niveau de pouvoir.

La PNL propose une vision très résiliente : nous pouvons recadrer nos expériences. Non pas en les niant, mais en les réinterprétant à travers des filtres utiles, orientés solution, apprentissage ou sens.

La résilience, vue par la PNL, devient un art de structurer notre discours intérieur pour rester acteur.

  • Le stoïcisme : l’élégance du contrôle sur soi

Les stoïciens (Épictète, Marc Aurèle, Sénèque) nous offrent une sagesse atemporelle et puissamment résiliente :

«Ce ne sont pas les événements qui nous troublent, mais l’opinion que nous en avons.» — Épictète

Le stoïcisme nous invite à discerner ce qui dépend de nous (nos pensées, nos attitudes, nos décisions), de ce qui n’en dépend pas (les autres, les événements, la météo émotionnelle du monde).

C’est une posture éminemment moderne : au lieu de réagir compulsivement, nous choisissons notre réponse intérieure.

Face au chaos extérieur, le stoïcien ne devient ni cynique ni passif : il s’enracine dans ses valeurs, et agit avec calme et lucidité.

La résilience, dans cette perspective, c’est l’art de garder la maîtrise de soi dans l’épreuve, et de transformer la douleur en sagesse.

En résumé.

La science ne parle pas d’une seule voix, mais elle converge sur l’essentiel :

La résilience est une capacité naturelle, mais cultivable.

Elle repose sur des mécanismes biologiques, cognitifs, relationnels et spirituels.

Elle peut naître dans l’épreuve… mais surtout se préparer avant elle.

Et finalement, tout cela nous renvoie à cette belle idée :

«La résilience n’est pas de revenir à l’état d’avant. C’est de grandir en se relevant.»

3.      Les piliers fondamentaux de la résilience.

La résilience, ce n’est pas un don magique tombé du ciel, ni une qualité réservée à quelques élus mystiques à la barbe blanche. Non. La résilience, c’est un muscle. Et comme tout muscle, il se renforce avec l’entraînement, l’attention, l’intention… et un peu de sueur intérieure.

Voici donc les piliers, des fondations solides sur lesquels nous pouvons bâtir cette force tranquille qui fait la différence entre subir et grandir.

a. Le sens: ce qui donne une direction à notre douleur.

Le premier pilier est peut-être le plus essentiel. Quand on traverse une tempête, ce n’est pas la force du vent qui nous fait chavirer, c’est l’absence de cap.

Avoir un sens, c’est pouvoir se dire : « Je ne comprends pas tout, mais je choisis de traverser cela avec une intention. »

Que ce soit une valeur profonde, une mission personnelle, ou même simplement la volonté de transmettre un témoignage à ses enfants, le sens transforme la souffrance en tremplin.

Comme le dit Nietzsche que j’apprécie de plus en plus : «Celui qui a un pourquoi peut endurer tous les comment.»

Et si ce que tu traverses n’avait pas pour but de te briser, mais de t’enseigner quelque chose que seul toi peux transmettre ?

b. L’attachement : le lien comme bouée de sauvetage.

Les êtres humains ne sont pas faits pour affronter seuls les tempêtes.

C’est dans le lien, le regard de l’autre, l’épaule tendue, la main qui écoute, que nous puisons une part énorme de notre capacité à rebondir.

La résilience est relationnelle :

Le simple fait d’être écouté sans jugement active dans le cerveau des zones de réparation émotionnelle.

Un mot doux, une présence rassurante, peuvent interrompre un cycle de panique.

Ce n’est pas de la faiblesse. C’est de l’intelligence sociale, et même, neurologique.

Tu veux être plus résilient ? Choisis bien ton cercle d’amis. Et ose t’y exposer, vulnérable. Car c’est la vulnérabilité partagée qui renforce les liens.

c. L’acceptation active: dire « oui » à ce qui est, pour mieux choisir la suite

Attention, acceptation ne veut pas dire résignation.

Il ne s’agit pas de baisser les bras et de réciter mollement : «C’est la vie…» en buvant un thé tiède à la camomille.

L’acceptation, c’est reconnaître la réalité telle qu’elle est, avec honnêteté, sans négociation.

C’est le premier pas pour récupérer du pouvoir sur notre situation.

« Tant que je nie ce qui m’arrive, je suis prisonnier. Dès que je le regarde en face, je redeviens auteur. »

C’est stoïcien, c’est lucide, c’est puissant.

Et ça nous invite à nous demander : Qu’est-ce que je choisis de faire à partir de là?

d. La narration: se raconter autrement.

Notre résilience passe par les mots que nous utilisons pour raconter notre histoire.

«Je suis brisé» → immobilise. Versus «Je suis en reconstruction» → redonne du mouvement.

«Je suis victime» → fige le passé. Versus «Je suis en chemin» → ouvre l’avenir.

Ce que la psychologie, la PNL et les neurosciences nous montrent, c’est que changer son langage, c’est déjà changer sa posture intérieure.

La résilience passe souvent par une réécriture intérieure, une sorte de mise à jour de notre récit : je ne suis pas l’histoire de mes blessures, je suis celui qui apprend à les dépasser.

e. La capacité à se projeter dans l’avenir.

Les personnes résilientes ont toutes un superpouvoir : l’imagination positive.

Non pas rêver naïvement que tout ira bien demain, mais la capacité de se projeter dans un futur possible et désirable.

C’est ce futur, même encore un peu flou, même encore fragile qui agit comme un aimant pour sortir de la paralysie.

La question magique ? À quoi pourrait ressembler ma vie après ça ?

Même un tout petit morceau de réponse peut redonner du souffle.

f. L’humour et la distance: une élégance mentale.

Ceux qui me connaissent dans la vraie vie savent à quel point j’adore utiliser l’humour dans les situations les plus délicates. Il faut dire que je lui dois ma survie. L’humour est peut-être l’antidote le plus élégant au désespoir. Il ne nie rien, mais il redonne du souffle.

Rire de soi, c’est reprendre du pouvoir.

Sourire d’un détail absurde, c’est replanter un peu de légèreté dans la terre du chaos.

C’est une forme de résilience raffinée, celle qui transforme la cicatrice en clin d’œil complice.

Un jour peut-être, tu riras de ce qui t’écrase aujourd’hui. Et tu seras plus fort. Pas malgré ça. Mais grâce à ça.

g. L’action : passer du choc à l’acte.

Enfin, rien ne remplace l’action.

Même minuscule. Même bancale. Même sans garantie.

C’est l’acte symbolique qui dit : «Je suis encore vivant, et je choisis d’avancer.»

Cela peut-être : appeler un ami, sortir marcher, écrire une page, décider qu’à partir de ce jour, tu vas te reconstruire en conscience.

Chaque petit acte est un « non » à l’abandon et un « oui » à la vie.

Ces piliers ne sont pas à cocher comme une to-do list du développement personnel.

Ils sont des axes d’observation, des leviers à activer, parfois un à la fois, parfois tous ensemble dans un même mouvement.

Mais ils ont un point commun : ils redonnent la main à l’être humain sur sa propre histoire.

Et c’est peut-être ça, au fond, la vraie définition de la résilience :

La capacité de dire OUI à la vie, même quand elle nous impose un NON.

Comme vous le voyez, la résilience est déjà une jolie application à travailler et à ajouter à notre fonctionnement quotidien. En approfondissant ce sujet, j’ai découvert un autre concept encore plus fort : l’antifragilité. C’est ce que je vous propose de découvrir dès la semaine prochaine.

Si tu es arrivé jusqu’ici de cet article c’est que ce que j’y développe t’a touché, ou fait résonance à quelque chose que tu connais déjà sans jamais y avoir mis de mots précis. Je te retrouve alors la semaine prochaine pour la suite de cet article. Tu vas adorer ! En attendant, si ce n’est déjà fait, je te propose de rejoindre les personnes qui reprennent la responsabilité de leur vie, car si la vie n’a pas de bouton pause, ma newsletter peut t’aider à appuyer sur le bon levier et faire qu’ensemble nous allons évoluer vers un futur plus en adéquation avec ce que la vie a à nous proposer.

À très vite pour la suite

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